Bon livre
Je trouve que la juxtaposition des perspectives est bien moins réussie que dans La fête au Bouc. Ça m’a fait penser que même si Vargas est un très bon écrivain, c’est aussi le caractère époustouflant...
Par
le 8 août 2024
C’est incroyable comment Mario Vargas Llosa condense tant de matériaux sur si peu de pages dans Qui a tué Palomino Molero? Il y a d’abord cette enquête retorse sur le meurtre d’un jeune homme de quatorze ans où le lieutenant Silva et le sergent Lituma( couple de gendarmes péruviens aussi dissemblables que le sont Laurel et Hardy) vont s’embourber et pénétrer dans les arcanes les plus sombres du genre humain.Ce ne sont plus deux enquêteurs qui décèlent avec maestria la vérité accablante mais deux représentants de la loi s’approchant de la résolution sans complètement la cerner. C’est le coup de génie central de cette œuvre récente de Vargas Llosa où il revendique une déconstruction du polar remarquable et assumée. En toile de fond, la hiérarchie sociale entre les Blancs et les gringos, ceux qui palabrent et paraissent face aux autres qui jacassent et font leurs vies sans exister à priori ( permettant toute une galerie de personnages singuliers dans le microcosme de Talara). L’écrivain péruvien a le ton âpre mais il décrit bel et bien une réalité commune à de nombreux pays sud-américains.Ensuite, cette histoire est également l’occasion d’esquisser des traits de médiocrité masculine face à la sexualité ( que représente la jeune Alicia Mindreau, confrontée à première vue aux abus et à l’amour par trois hommes qui sont son père, son fiancé officiel et ce jeune prétendant malheureusement trop audacieux). Doña Adriana, étant un habile contrepoint en objet du désir sexuel du Lieutenant Silva, venant parasiter son appréciation objective de l’enquête sur le Colonel Mindreau et le fait défaillir à son tour.Pour finir, un goût prononcé de Vargas Llosa pour les descriptions et les atmosphères où le lecteur peut être témoin de sa prédilection pour l’écriture à la française, à laquelle il rend hommage avec gourmandise. L’épilogue brutal statue sur le fait qu’il ne faut pas faire de vagues car le couperet obtus de la société tombe pour ceux qui la défient. Ce livre remarquable et sondant les tréfonds de l’âme humaine est donc plus qu’une découverte, mais une gifle car le monde est tout sauf innocent.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Choix de lectures en 2025
Créée
le 27 avr. 2025
Critique lue 5 fois
Je trouve que la juxtaposition des perspectives est bien moins réussie que dans La fête au Bouc. Ça m’a fait penser que même si Vargas est un très bon écrivain, c’est aussi le caractère époustouflant...
Par
le 8 août 2024
Bon livre, court et vivant
le 21 juil. 2024
L'auteur nous fait percevoir la sécheresse et la dureté du paysage ainsi que celle des âmes qui le peuple. Récit fort qui dépeint merveilleusement bien les relations entre Péruviens et colons.
Par
le 13 mars 2018
2
Ce qui marque d’entrée dans Eiffel est la qualité des scènes d’époque du côté de Bordeaux où de Paris. Martin Bourboulon effectue une mise en scène épatante où chaque détail compte. Les extérieurs de...
Par
le 13 oct. 2021
40 j'aime
Je comprends mieux pourquoi nos voisins britanniques ont une affection si particulière pour Paddington.Ce petit ours péruvien et déraciné qui débarque à Londres a déjà un regard naïf mais pas tant...
Par
le 14 déc. 2014
26 j'aime
3
Jesuislà est un film retors car les vingt premières minutes du film ne vous préparent volontairement pas à ce qui va suivre. En effet, le spectateur a tout juste le temps de se baigner dans la vie de...
Par
le 7 févr. 2020
19 j'aime