"Un ours dans le Jura" fait partie de ces films auxquels on a envie d'accorder un regard amical. Il en va de même pour Dubosc (toujours en ce qui me concerne). Souvent décrié pour son humour facile. Et bien, les quinze premières minutes de son film sont franchement chouettes. Cocasses, drôles, parfois malaisantes à souhait. On y découvre une Calamy formidable, sortant de ses sempiternels rôles de "femme victime". Elle est juste parfaite en Madame Bûcheron sachant manier la tronçonneuse comme la louche à purée.
Malheureusement très vite le scénario se barre en sucette. Les auteurs ont dû avoir un p'tit coup de mou sur les aiguilles à tricoter et on (je) devient spectateur tolérant, conciliant avec toutes les improbabilités burlesques qui tentent de lancer de gros clins d'oeil amoureux à Fargo. On se dit que "non, on ne peut pas ne pas aimer ce film."
Cependant, Dubosc visiblement sous camisole chimique s'attribue un rôle de mari tristounet limite demeuré afin de laisser toute la place à son épouse Calamity Jane. Et c'est un poil dommage. Parce que Dubosc sans malice c'est un peu une raclette sans fromage. Poelvoorde est formidable comme tout, dans son rôle de gros nounours attendrissant. Père déé, gendarme au grand coeur brisé, au final malin comme un singe. Il n'y a pas de singe dans le Jura, me direz-vous !
Par contre il y a des gendarmettes qui vont trouver un peu de chaleur au royaume des soirées gang bang. Des dealers très très méchants. Des migrants à gastro-entérite bouchant les gogues de la gendarmerie (spoiler). Des cadavres à foison, et du pognon à ne plus savoir qu'en faire.
Mais tout ça devient un peu longuet. Malgré toutes les tentatives d'instiller des messages sociétaux tels que : "les pauvres ont besoin d'argent plus que de valeurs morales", "les pauvres mangent du jambon purée", "les pauvres aiment les trop grandes télés", "les migrants clandestins ont froid dans la neige" et "vendre de la drogue c'est mal". Et c'est un poil pénible de er d'une fesse à l'autre, de balancer entre "lâche prise et fais donc un effort pour aimer" et "quand même, ils sont vraiment bien les comédiens". Mais bon, okay.... oui, on e un bon moment. Quoique !