Nuit infernale où le blues et sa magie conjurent les esprits du é et du futur, attire aussi les forces du mal. Le vampirisme comme parabole politique sur fond de ségrégation raciale.
Un film hybride entre fantastique et métaphore politique. La reconstitution d’époque est parfaitement installée : les champs de coton, la prohibition, le Ku Klux Klan, les cabarets où se célèbre la culture noire américaine, moyen de fuir la ségrégation, l’oppression. Le blues est au cœur dans la ferveur de l’incantation, mêlant le sacré et profane, la religion et la superstition, comme cette scène onirique où les époques s’entrepénètrent avec une irruption de musiciens et d’instruments de toutes époques.
La métaphore est adossée au surnaturel. Le thème du vampirisme vient servir le propos ! Si le vampire est un mort qui suce le sang des vivants, c’est aussi sur un plan figuré quelqu’un qui s'enrichit aux dépens du travail ou du bien d'autrui, en l'épuisant ou en le ruinant. La musique qui « attire le diable », est cette culture que la société blanche dominante voudrait s’approprier. Voire l’annihiler.
Le film qui prend le temps de présenter les personnages ( casting excellent) , leur histoire et leurs failles cachées ou évidentes, livre ensuite des scènes de carnage sous tension ( du sang, des attaques, des morsures) mais dans l’ensemble Ryan Coogler veut raconter beaucoup et aborde beaucoup de sujets. Quant à la scène post générique, elle déconcerte.