On ne va pas voir un Destination Finale pour sa profondeur existentielle. On y va pour voir la Mort faire son boulot, avec imagination, cruauté et un goût pour l’accident bête mais fatal .
À ce niveau là Bloodlines fait le job, pas forcément avec élégance, mais avec une générosité dans le carnage.
Ce nouvel opus ne révolutionne rien, mais il décide d'ancrer les événements dans une lignée familiale marquée par un drame é évité, celui d’un effondrement d'une tour-restaurant.
Résultat de ces dizaines, voir centaines de rescapés : la mort est bien décidée à reprendre ces morts qui lui sont ées sous le nez et ce peu importe les années que ça va lui prendre.
Ce fil rouge intergénérationnel, où enfants, petits-enfants, adultères et secrets de famille s’entremêlent, permet de créer un petit liant assez plaisant entre les films, sans pour autant chercher à complexifier la formule.
Visuellement, c’est en dents de scie. Les CGI sont parfois vraiment ratés – notamment dans la scène d’ouverture – mais paradoxalement, ça ne gâche pas le plaisir.
Cette scène d’intro fonctionne même plutôt bien, grâce à un montage nerveux, une série d’inserts qui font monter la tension (le feu dans la poêle, le verre rouge, la plateforme en verre qui se fissure, etc.) et cette fameuse montée d’angoisse typique de la saga, où l’on sait que quelque chose va mal tourner, on ne sait juste pas encore exactement comment.
Les morts, ici, sont plus glauques, plus détaillées, presque "plus adultes", plus "terrifier 2" même si beaucoup moins organiques.
On frôle parfois le body horror malaisant, ce qui donne au film un côté interdit aux moins de 16 ans pas si absurde que ça. Il y a dans certaines morts un vrai parti pris de dureté, parfois limite complaisant, mais qui tranche A quelques moments avec l’aspect presque plus "cartoon" de certains anciens volets (ça fait long que je les ai vu, peut être que mon souvenir est faussé et qu'avec l'âge qui avance je n'ai pas le même rapport au gore).
Côté jeu d'acteur, on est un cran au-dessus de certains épisodes précédents, ce n’est pas Byzance, loin de là, mais les acteurs tiennent à peu près la route, et il y a quelques scènes où ça joue juste, ce qui est presque du luxe pour cette saga.
Alors oui, Bloodlines a ses moments de surenchère un peu putassière. Il y a du gore gratuit, des effets qui cherchent juste à provoquer un "waouh !", et une narration qui ne va jamais plus loin que son cahier des charges. Mais en tant que film popcorn, presque "grand huit horrifique" bête, brutal et rigolo dans la surenchère et dans les nœuds au cerveau que se fait la mort afin de tuer ses victimes, il fonctionne..
J'hésite sur la note car le gore commence à me gêner de plus en plus même si j'apprécie encore beaucoup mais je sens que la flamme faiblit et pourrait finir par s'éteindre (elle s'est par exemple déjà éteinte avec terrifier 2 où je n'ai pas trouvé le côté cartoon, le côté WTF que j'affectionne tant dans des evil dead, Freddy et consorts là pour moi c'était juste malsain et ça je ne peux plus)... là pour destination finale j'y ai encore à peu près trouvé mon compte donc je dirais environ 6,4