Inspiré d’un webtoon, « Friendly Rivalry » se déroule au lycée pour filles Chaehwa, un établissement d’élite, réservé au 1% des élèves les plus performantes de Corée. La pression scolaire est telle, qu'elle pousse celles qui y sont ises à repousser leurs limites. Chung Soobin incarne Woo Seul-gi, une orpheline de province fraîchement transférée, mais qui peine à s’adapter. Face à elle, Lee Hyeri joue le rôle de Yoo Jae-i, l’élève la plus influente du lycée. Toutes deux aspirent à la fac de médecine, réservée au top tier. Dans cet environnement de concurrence impitoyable, les deux adolescentes commencent à tisser un lien complexe, fait d’obsession inhabituelle et de promesses trompeuses. En Corée, l’école c’est du sérieux. Le système éducatif coréen, tristement célèbre, a déjà ses propres fictions (Love education, Class of lies, Sky castle). La difficulté de l'examen final (le Suneung) est de notoriété mondiale. Pour se préparer à ce test qui détermine toute leur vie, les élèves coréens participent à un vrai marathon scolaire. Le système de classement des élèves, médiatisé, perturbent Les parents qui contribuent aussi à la dérive de l'hyper-scolarisation (FAQ). Entre les familles, les jalousies explosent et les sabotages sont monnaie courante. La compétition est si intense que même les docus (Reach the sky) finissent par ressembler à des thrillers (Pluto). Derrière les apparences d'un GL highschool drama, Friendly Rivalry ne tarde pas à dériver sur les rivages du polar, voir sur le film d’espions. L’école, qui sert de décor principal, prend parfois des airs de dictature bio-médicale. Le drama prend de nombreuses libertés avec le webtoon original, au risque de décevoir les fans du second. Dans l'œuvre originale, comme dans son adaptation, la dimension GL est en fait assez ténue, au point qu'une partie du public les qualifie tous deux de queerbait. Il s'agit en fait plus d'une sismance ambigüe. Les deux héroïnes nagent avec les requins en eaux paranos, sans qu'on ne sache jamais très bien distinguer les prédateurs des proies. La photo semble elle aussi constamment en plongée, baignant dans une ambiance bleue-verte marine. Comme Seul-gi s'étonne en pénétrant dans la Chambre de Jae-i "on se croirait vraiment sous l'eau". La métaphore aquatique submerge d'ailleurs autant le récit, que les élèves étouffent de devoirs. Pourtant, il n'y à qu'au fond de l'eau qu'elles ne trouvent le repos. Une mention spéciale enfin pour le score qui bazarde les orchestrations classiques au profit de montages instrumentaux gentiment énervés. La musique des crédits a bénéficié d'une attention inédite : 4 chansons différentes mais uniformément féminine, qui s'accordent en genre et au ton de chacun des cliffhangers (le mélancolique « Labyrinthe infini » d'Elaine Kim, le menaçant « Taches de sang » de Yezi ex-Fiestar, le furieux « Réduire en cendres » de la toujours en colère Kardi (Busan 2030... ni pardon ni oubli) et le terminal « Gouttes de douleur » à quatre voix, de Park Sohyun, Lee Jiwoo, Gong Yubin et Yoon Seoyeon des tripleS). Dans l'univers de Friendly Rivalry la suspicion est omniprésente. Elle entraine l'effondrement physique et moral des protagonistes, sans cesse menacés de voir leur vérité révélée (l'œil était dans la tombe...). Mais bien que tout le monde soit au courant du jeu de dupes (adultes compris), et de ses conséquences, personne ne trouve le courage de le dénoncer. D'autant qu'au lycée Chaehwa, celles qui vous enfoncent, ne le font pas forcément pour votre malheur, alors que celles qui vous repêchent ne le font pas toujours pour votre bien.