Tout le monde aime Clara est certainement le roman où David Foenkinos a challengé sa propre écriture face à une histoire très singulière. En effet, vous êtes assez chamboulé de vous retrouver dans une œuvre abordant le coma et ses incidences, si éloigné des traits d’humour et de ce pétillement,marques de fabrique de l’écrivain qui l’ont fait connaître. Tout le monde aime Clara observe la capacité de résilience de parents, la renaissance complexe de leur fille puis avec le personnage de Ruprez, le rapport contrarié de l’écrivain avec son inspiration, son égo fragile conditionnant des choix de vie radicaux où le bonheur a rarement cité. Le point commun de ces personnages étant de trouver un équilibre relatif à leurs existences tout en se demandant s’ils font les bons choix, comme la plupart d’entre nous. Ce qui interpelle est l’agencement extraordinaire des destins de cette histoire et le fait que vous ne les voyez pas venir. Par exemple, l’atelier d’écriture, récréation existentielle d’Alexis, devient secondaire par la force des événements et du don de Clara, pour faire place à un accompagnement particulier. Ce qui m’a vraiment dérouté dans ce voyage dans l’extra-lucidité, c’est aussi ces moments où le hasard et les vérités s’entrechoquent, et où Clara euse ne peut agir sur sa propre destinée pour recueillir des moments de bonheur. Le prix à payer pour son don et sa clairvoyance. Intéressé par la thématique de Foenkinos, iratif d’une écriture toujours aussi ciselée, je n’ai cependant pas pu adhérer à l’épilogue ouvert sur sa jeune anti-héroïne, toujours en quête d’un début d’illumination sur elle-même.On peut concevoir que l’écrivain n’a pas voulu une fin heureuse mais ouverte mais il cristallise quand même un manque d’espérance assez flagrant.