Enfant, Jim Morrison fut traumatisé par la vision d’un accident de la route impliquant plusieurs indiens. Depuis, il s’est persuadé que ces indiens avaient pris possession de son âme, se servant de cette anecdote pour justifier son attirance pour la mort ou le spiritisme. Cela a-a-t-il déteint sur son comportement ? Sans doute.
La biographie est réellement intéressante. J’aime déjà beaucoup l’analogie qui sert à séparer les trois parties du bouquin en rapport à l’évolution de la vie du chanteur des Portes : L’arc est tendu. La flèche s’envole. La flèche retombe.
Ainsi fut la vie de Jim Morrison, jeune homme ionné de lecture et de peinture, avide des romans de Jack Kerouac et du mouvement des beatnik, attiré autant par les peintures de Jérôme Bosch que par les poèmes en tous genres. Jim sera le chanteur des Doors, mais il ne sait pas chanter. Il se revendique poète et vit mal la célébrité.
Il montre son entrejambe dénudé, il chante à tue-tête la manifestation du complexe d’Œdipe en direct à la télé, mais tout le monde connaît ces anecdotes. L’intérêt de la biographie est de nous montrer le quotidien souvent morne et ennuyeux de Morrison, surtout une fois que ce dernier est devenu riche et célèbre.
Il boit, beaucoup, juste pour être enivré. Il devient mi-homme mi-alcool. Puis se drogue, aussi, mi-homme mi-drogue. Puis mi-homme mi-engueulade avec Pamela Courson, laissant ses trois potes Ray, Robbie et John autant fascinés que lassés.
Jim ne connaît pas la joie, le peuple l’adule mais pour de mauvaises raisons, il veut être adulé (reconnu, plutôt) en tant que poète, non en tant que chanteur. Alors Jim est triste, il boit, se drogue, gueule sur les humains, puis chante avec les Doors, occasionnellement. Puis il décide de tout arrêter, L.A. Woman, en 1971, sera son dernier album. Il est probablement mort assis sur une cuvette de toilette.
La tristesse de sa vie et son penchant pour l’accès à l’autre monde sont bien retranscrits, et le rythme de la biographie est plaisant. On e une compagnie agréable avec Jim Morrison qui, à travers la plume de l’auteur, n’est pas montré comme une idole malgré l’immense statut d’icône populaire qui lui colle à la peau. On montre ici l’humain, avec ses peines et ses craintes, qui traverse péniblement ce destin qu’il n’avait pas choisi, et que l’argent et la célébrité n’a pas apaisé.