Tout le monde connaît Carry on Wayward Son, c’est un morceau mythique qui donne forcément envie de découvrir ce que Kansas sait faire d’autre. C’est dans cette optique que j’ai écouté Leftoverture, sans m’attendre à l’immense claque que j’allais prendre avec le morceau final.
Si Carry on Wayward Son est si emblématique, ce n’est pas pour rien. Un morceau qui mélange a capella, riff énorme alliant guitare et clavier, voix parfaitement juste et puissante à la fois, et rebondissements inattendus en tout genre... ça ne pouvait que devenir l'un des hymnes du rock les plus connus de tous les temps. Quel plaisir de se laisser porter par la voix de Steve Walsh lors des couplets ! C'est d'une fluidité, d'une beauté... bref, un régal.
Cependant, il existe une version plus «
méchante » que Carry On Wayward Son, plus folle, plus démentielle, plus énorme encore : c'est le titre final, Magnum Opus. Bordel, ces oscillations entre la douceur harmonieuse et la déflagration sonore... c’est tellement surprenant qu’on en reste bouche-bée, qu'on en tombe à la renverse et qu'on se demande où on habite ! Ça part dans tous les sens, les solos de claviers sont titanesques, surpuissants, la rythmique est complètement tarée, même le violon, par son soutien subtil dans cette folie furieuse, contribue à l’éruption volcanique en y apportant un ton mélodieux qui se fond dans l’atmosphère apocalyptique du morceau. Si l’on s’était arrêté à Dust in the Wind, on n’aurait pas eu idée du talent, de l’audace et de la créativité exceptionnels de Kansas.
Entre ces deux morceaux de pain, il y a le cœur du sandwich, moins mémorable, mais tout de même très bon : Miracles out of Nowhere et son refrain excellent, The Wall et ses transitions harmoniques complexes, What’s on My Mind marquée du savoir-faire du groupe en la matière... bref, là aussi, on e un bon moment en compagnie de ce groupe au style bien marqué : rock, folk et prog.
Dans l'ensemble, Leftoverture est donc un excellent album de prog, avec un chef-d’œuvre gentil pour débuter et un chef-d’œuvre méchant pour terminer. À écouter pour les torrents émotionnels ressentis d’ailleurs, toute la discographie de ce groupe vraiment sous-côté vaut le coup.