Une fin de trilogie décevante

La trilogie « Femme de Ménage » signée Freida McFadden se conclut avec La Femme de Ménage Voit Tout, troisième et dernier tome de cette série à succès. Ce nouvel opus était très attendu par les lecteurs, curieux de connaître le dénouement des aventures de Millie. Pourtant, cette suite peine à convaincre et soulève de nombreuses interrogations sur la direction narrative choisie.

Un nouveau départ pour Millie, onze ans plus tard

Dans ce dernier volet, l’auteure nous projette plus de dix ans après les événements du tome précédent. Millie, l’héroïne autrefois femme de ménage, est désormais assistante sociale. Elle est mariée à Enzo Accardi, l'ancien jardinier, et le couple a deux enfants : Ada et Nico. La famille s’installe à Long Island, dans une banlieue résidentielle, dans l’espoir d’un nouveau départ.

Mais très vite, le décor parfait se fissure. Millie a le sentiment d’être constamment observée. Les voisins semblent tous cacher quelque chose. Des bruits étranges résonnent dans la maison, et l’ambiance devient oppressante. Millie sombre dans la paranoïa, et l’ombre du é semble ressurgir.

Une intrigue qui tarde à démarrer

La structure du roman repose sur plusieurs parties. Malheureusement, la première est excessivement longue. L’auteure prend un temps considérable pour installer les personnages et le décor. Résultat : le suspense est quasi inexistant sur les 100 premières pages.

Il faut attendre la fin de cette première section pour qu’un twist inattendu vienne enfin dynamiser l’intrigue. Ce retournement donne envie de poursuivre, mais l’élan reste timide. Le récit se relance, certes, mais il stagne ensuite dans une sorte de tension molle qui ne parvient jamais à réellement décoller.

Des personnages peu développés et sans relief

L’un des principaux points faibles de ce tome réside dans ses personnages. Ils sont nombreux, plus que dans les tomes précédents, mais manquent cruellement de profondeur. Le couple Suzette et Jonathan Lowell incarne des voisins sans histoire, bien que Suzette semble nourrir une étrange fascination pour Enzo. Martha, la nouvelle femme de ménage, adopte un comportement troublant, sans que cela soit pleinement exploité.

Janice Archer, autre voisine, se distingue par son attitude intrusive, au point de tenir son fils Spencer en laisse à l’arrêt du bus. Ces détails intrigants sont là, mais rarement approfondis.

Quant aux enfants Accardi, et en particulier Nico, leur comportement est préoccupant. Nico devient violent, se fait exclure de l’école et suspendre de son équipe de base-ball. Millie s’inquiète, Enzo reste distant, et la tension familiale monte d’un cran. Cependant, les réactions des adultes sont souvent incohérentes ou sous-traitées, ce qui nuit à l’impact émotionnel.

Une fin convenue et sans surprise

Le dernier tiers du roman, censé faire monter la pression, retombe dans des facilités scénaristiques. La fin est attendue, prévisible, et laisse une impression de déjà-vu. L’ensemble manque de crédibilité, et le suspense final ne parvient pas à faire oublier la lenteur du début.

Freida McFadden, qui avait su surprendre dans La Psy, semble ici s’être enfermée dans un schéma répétitif. La trilogie « Femme de Ménage » promettait une montée en puissance, mais ce dernier opus en sonne presque le glas.

Faut-il lire La Femme de Ménage Voit Tout ?

Ce livre intéressera surtout ceux qui ont suivi les deux premiers tomes et souhaitent aller au bout de l’histoire. Pour les amateurs de thrillers psychologiques bien construits, d’autres romans du genre se montreront plus percutants et immersifs.

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