Philippe Vigand, décédé en 2020, a vécu trente ans avec un locked-in syndrome dans un fauteuil. Ce qu’on retient avec Légume Vert, c’est sa formidable capacité de résilience, entouré de sa famille et de ses auxiliaires de vie. Vous constatez que cet homme a su encore trouver du bien-être dans des plaisirs variés ( un concert, un bain, des épreuves sportives à la télévision) et a su aussi cerner le regard sur son handicap jusqu’à trouver le moyen d’en rire ( scène où il est dans un magasin avec sa fille Capucine avec un magazine porno et une bouteille d’alcool sur les genous et remarque avec malice la réaction des gens qui l’entourent). Il relativise aussi des moments de panique, où il perd le contrôle de ses mouvements ou de ses émotions. Ce livre est un réquisitoire contre le renoncement, une nécessité à l’obstination faisant transcender un handicap. Les dernières pages sont véritablement très touchantes car c’est un face à face avec lui-même, où il se contemplait avec bienveillance face au chemin parcouru malgré tout.