Un défi chill
Une très bonne expérience sur un petit jeu qui ne paye pas de mine à première vue.Le jeu propose un vrai défi tout en nous mettant dans une ambiance très chill. Il est aussi très généreux parce que...
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le 9 avr. 2025
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Les moins jeunes se souviennent peut-être de la sensation vertigineuse des premières aventures de Link dans le Zelda originel, auquel fait écho de façon magistrale avec des moyens contemporains le Zelda sur Switch, ce sentiment nouveau de liberté totale (libre au joueur d'aller se faire pulvériser directement dans le dernier donjon dans les toutes premières aventures de Link sur Famicom, par exemple, un parcours logique est suggéré mais en rien imposé, et ce souffle de liberté, dans un jeu de cette époque bénie, c'était sans précédent).
Minishoot' Adventures est présenté quasi systématiquement comme un croisement entre un twin-stick shooter et Zelda, ce qui est déjà plutôt accrocheur.
A plus forte raison quand on se rend compte que la jouabilité est aux petits oignons, souple, même pour les mous du stick et les béotiens, que les graphismes ne sont pas tape à l'oeil mais forment avec l'environnement sonore aux musiques tantôt oniriques, tantôt teintés d'epicness entrainante, forment une direction artistique parfaitement maîtrisée, cohérente.
Mais ne vous laissez pas tromper par le titre ou la douceur du premier , Minishoot' Adventures, s'il commence de façon simple, voire simpliste, offre bien plus qu'un sous-Zelda avec un vaisseau qui fait pioupiou. La profondeur du monde proposé se révèlera au fur et à mesure, et sera un tantinet plus sombre qu'on aurait pu le présupposer, le choix d'une carte "restreinte", où les secrets, ages cachés, où chaque compétence redessine ladite carte, renouvelle l'excitation, c'est un choix qui, l'air de rien s'avère audacieux, à l'ère des jeux obèses qui vomissent du contenu en agrandissant les cartes, en openworldisant tout, essayant de se rapprocher du photoréalisme (on le voit depuis longtemps, ce satané mur vers lequel on se jette à vitesse grand V, celui où les coûts pour créer un personnage, un grain de peau, seront tellement démesuré, où le photoréalisme tant fantasmé sera atteint, tout en se pliant aux habitudes des joueurs qui, si une carte ne met pas une demi heure à parcourir, ça vaut pas. Les machines ont déjà depuis un certain temps déé l'imagination de la plupart des créatifs des grosses boites, là où dans les années 80 et 90, les créateurs de jeux devaient déployer des ruses pour contourner les limites des bornes arcade, des consoles.
Aujourd'hui on arrive dangereusement vite de la fin de la route, et ce n'est pas une surprise de voir les yeux se tourner à nouveau vers les créations marginales, les plus petits studio, comme à l'époque de FEZ, LIMBO, BRAID, entre nombreux autres, qui avaient choisi l'option d'offrir un monde, d'explorer des mécaniques de jeu qui récompensaient vraiment la finesse du joueur, car c'est lui qui, comme dans un Dark Souls, s'appropriait le monde, les capacités qui lui avaient permis de er, d'approfondir, de s'interroger, ne venaient pas d'une masse de points d'expérience, mais d'une expérience réelle : ce n'était pas l'avatar qui était devenu fort, c'était le joueur.
La VR a ponctuellement réussit cet exploit (et je plains ceux qui n'ont pas vécu l'immersion qu'offre Rez, un jeu qui date, et qui prouve à chaque itération qu'il est atemporel, en magnifiant le sur lequel il est adapté, ou la narration du conte Moss dont la beauté des décors et l'ingéniosité des mécaniques offertes au joueur qui dirige une souris dans un conte, en tant que joueur, interagissant avec le décors tel une entité qui brise le 4eme mur pour aider le personnage.
Mais globalement, on se retrouve quand même avec des jeux hors de prix qui donnent moins envie de jouer que d'inviter un pote pour lui montrer que quand on zoome on voit les points noirs de la peau, et que la flaque de pipi a des reflets tellement réaliste qu'on sent presque l'urine. des démo techniques déguisées en jeu vidéo, où le ludique se retrouve cantonné soit à ceux qui ont senti l'orage venir et ont réussi à ménager la chèvre et le choux, le reste gavant le joueur de contenu au lieu de l'exciter, exploitant toutes les versions du "plein de vide" qui mène à la crise d'enthousiasme de nos jours (les RPGs avaient leurs quêtes fedex, ajoutant artificiellement des heures de jeu et depuis, toutes les déclinaisons plus où moins heureuses destinées masquer le manque d'inspiration par divers subterfuges, d'arbres de compétences éclatés sur lesquels il faudrait er des heures pour ne serait-ce que comprendre leur fonctionnement, là où les susmentionnés jeux de chez From Software, sous couvert d'une apparente cruauté gratuite à laquelle nombre de journalistes s'étaient arrêtés à l'époque au point que dès qu'un jeu très difficile et un peu glauque sortait, ça devenait "le nouveau Dark Souls", alors que Miyazaki avait simplement compris, à la façon du fameux "show, don't tell" du cinéma, que pour que le joueur se sente impliqué, il fallait qu'il souffre qu'il apprenne, opérant une bascule subtile de l'avatar vers le joueur en tant qu'acteur immergé dans le monde cruel forgé par Miyazaki.
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Cette divergence était nécessaire pour comprendre pourquoi Minishoot 'Adventures est un grand jeu, un jeu important, généreux, intelligent, et que son accessibilité, sa difficulté progressive (que les acharnés du double-stick se rassurent, elle est là, et vous mourrez, plein, sans que ça ne nuise à la fluidité de votre partie puisque chaque mort est suivie d'un respawn immédiat au village central, ou au début de la grotte du boss). Rarement l'appel du "reviens-y" aura été aussi fort. car les morts ne sont jamais des trahisons, c'est le joueur qui est fautif. Et la position centrale du village permet de ne pas (trop) rager lorsqu'on retourne affronter le age qui nous a mis minable quelques seconde auparavant. Et quand bien même il y aurait du raz-le-bol qui pointerait son nez, Minishoot 'Adventures a toujours un petit donjon sous le coude pour vous calmer les nerfs, découvrir un nouveau age secret, car je ne vous ai pas menti, la carte est certes petites comparée aux quintuples A, mais elle a des secrets à revendre (pour ma part, j'ai commencé trois parties, ma principale, ma partie test, et une troisième pour reprendre le jeu en main : aucune des trois ne s'est déroulée de la même façon, me permettant de découvrir des choses, des chemins de traverse, des petites zones camouflées devant lesquelles j'étais é à ma première partie... L'ordre dans lequel j'ai obtenu mes pouvoirs était différent, et dans chacune des deux parties suivantes, j'ai redécouvert des choses qui m'avaient échappé de prime abord).
Bref, si les éloges dithyrambiques ne vous avaient pas mis la puce à l'oreille, je considère ce jeu comme l'une des vrai gemmes de cette décennie, de la maniabilité à l'équilibrage, en ant par une direction artistique d'une cohérence sans faille (une préférence pour la musique onirique accompagnant la zone de la forêt), sans perte de rythme.
Cependant, j'ai un problème avec le descriptif quasi systématique utilisé : un Zelda version Twin Stick Shooter... Si l'influence de Zelda est évidente, et que l'on soit dans un twin stick shooter est une évidence, l'essence du jeu est, à mon sens plus à trouver dans la grande famille des "Metroid-Vania". En effet, un des tropes du genre consiste à vous montrer d'office un objet important que vous ne pouvez pas atteindre avec vos pouvoirs actuels. Et dans Minishoot'Adventures, des moments comme ça, vous en avez à la pelle. Au point qu'à un moment je me suis demandé sincèrement si ce n'était pas juste pour narguer que ces salles étaient là. Puis vous débloquez un des 4 cubes de pouvoirs, et le jeu change, votre arbre de compétence vous permet en plus sans pénalité, d'enlever des points au tir (vitesse des balles, puissance...etc) pour booster votre vitesse de déplacement lors des courses plus ou moins cachées : souple, ergonomique, ni trop, ni trop peu, juste ce qu'il faut pour qu'on ne casse pas le rythme de la partie. Et les complétistes maladifs auront de quoi faire, les autres aussi, le jeu fait le choix de ne laisser personne sur le carreau. Et il le fait avec une véritable élégance
Mais donc, disais-je avant de digresser, la dimension Metroid-Vania n'est que peu souvent citée, là où elle représente un élément-clé du gameplay, à même titre que les références à Zelda, ou la dimension shoot (qui flirte sur certains boss avec le Danmaku, ces moment où l'on est content que le système de vie ait adopté celui de Zelda, des ptis coeurs parce que si, comme le veut la tradition shmupesque, une balle et hop!, le fameux goût de reviens-y susmentionné en aurait pris un coup!), et il était important (à mes yeux tout au moins) de rendre à Belmont et Samus ce qui leur revient de droit!
Allez, n'en rajoutons pas : Minishoot'Adventures est une pépite, qui marque sur tous les tableaux (les grognons pourront chouiner en disant "oui, mais bon, les graphismes sont pas très photoréalistes, déjà Binding of Isaac ressemblait à un jeu Flash, et là ça ressemble à un jeu Flash, et on met moins d'une semaine à traverser la carte...etc., individus à qui nous répondrons poliment, les goûts, les couleurs... en lui souhaitant de courir de toutes ses force vers le mur le plus proche). Si la critique des décors simples et épurés peut être entendable, elle n'en participe pas moins à une véritable cohérence globale, ce qu'on appelle communément une direction artistique aux petits oignons, appuyée par une souplesse dans le maniement qui me laisse sur cette interrogation : Pourquoi n'as-tu pas encore acheté ce jeu ?!
Rarement une invitation à l'aventure aura été aussi efficace. Un beau vent de fraicheur qui fait la nique aux penchants gargantuesques des "gros" studios.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.
Créée
le 4 mai 2025
Modifiée
le 5 mai 2025
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Une très bonne expérience sur un petit jeu qui ne paye pas de mine à première vue.Le jeu propose un vrai défi tout en nous mettant dans une ambiance très chill. Il est aussi très généreux parce que...
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le 9 avr. 2025
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Les moins jeunes se souviennent peut-être de la sensation vertigineuse des premières aventures de Link dans le Zelda originel, auquel fait écho de façon magistrale avec des moyens contemporains le...
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le 4 mai 2025
Sous son air de duel stick shooter, Minishoot Adventures n'est ni plus ni moins qu'un Zelda déguisé.Et ce n'est pas qu'une copie, c'est un hommage rempli d'amour et de surprises.Bravo.Fini True Last...
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le 23 mars 2025
C'est de loin la meilleure, la plus claire explication possible de ce que Debord essaie de nous faire comprendre dans la Société du Spectacle. Bon, d'accord, les extraterrestres et les lunettes...
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le 1 avr. 2011
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S'il n'en restait qu'un, ce serait celui-ci, presque sans hésitation. Et je profite du fait que ce soit le 1er mai, date au centre de l'intrigue du film, pour me décider à en parler. Tout commence...
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le 1 mai 2011
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Si vous abordez ce film avec les faux espoirs instillés par la bande annonce d'être confronté à un conte surnaturel, vous serez déçu. Et ce serait dommage, le film ayant beaucoup à offrir à ceux qui...
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le 5 mai 2012
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