Pas mal, non ? C’est… La ion (Les + et les - de Clair Obscur : Expédition 33)

Clair Obscur : Expédition 33 est un jeu développé par Sandfall Interactive et édité par Kepler Interactive. C’est un JRPG déconseillé aux moins de 18 ans (PEGI 18), disponible sur toutes les plateformes sauf la Switch.

Expédition 33 est le tout premier jeu de Sandfall Interactive, un petit studio français de 30 personnes. Il s’est fait remarquer lors du Xbox Showcase de l’an dernier, et depuis, la communication autour du titre a été parfaite. À chaque bande-annonce, l’envie grandissait. Ils ont aussi montré qu’ils pouvaient ne pas se prendre au sérieux avec le costume « Baguette ». Mais surtout, avant sa sortie, une dithyrambe de la part de la presse a encore amplifié l’attente. Cependant, entre les éloges de la presse et la réalité, il y a parfois un fossé. Alors, que vaut ce jeu ? Nous allons voir ça maintenant.

Les +

-La direction artistique

-LA PUTAIN DE MUSIQUE (top all time)

-Le gameplay

-L’histoire

-Les personnages

-Le méchant

-La durée de vie

-Le contenu

-L’univers

-Les combats de boss

-Le endgame

-Le système de progression

-La fin

-Je vous ai dit que la musique est extraordinaire ? Bah, je le redis.

Les -

-Le platforming

-Manque de quelques options de confort (genre un marqueur qu’on peut placer sur la map).

C’EST QUOI L’HISTOIRE ?

L’histoire suit l’Expédition 33, qui doit vaincre la Peintresse, une sorte de divinité apparue il y a près de 67 ans dans leur monde. Chaque année, elle tue toutes les personnes ayant l’âge inscrit sur son monolithe. Au début du jeu, elle élimine donc tous ceux qui ont 33 ans, et l’expédition prend le nom de ce nombre.

Mais tout ne se e pas comme prévu. L’expédition est pratiquement anéantie par un mystérieux homme qui semble vieux (ce qui est impossible dans ce monde). Les survivants doivent alors poursuivre leur mission, comprendre ce que cache la Peintresse, découvrir qui est cet homme et pourquoi ils ont été attaqués.

C’est un résumé de la première heure de jeu, donc sans spoilers.

Sachez toutefois que l’histoire est bien plus complexe. Elle aborde des sujets difficiles, notamment le déni de la mort, le refus d’accepter la mort au sens large.

C’EST QUOI LE GAMEPLAY ?

C’est du tour par tour à l’ancienne : les personnages sont alignés, tu choisis une attaque ou une compétence, et tu l’exécutes. Mais ils ont ajouté une phase de défense unique. Normalement, défendre, c’est juste regarder les ennemis attaquer. Ici, la phase de défense est inspirée de Sekiro : tu peux parer, esquiver, sauter par-dessus certaines attaques ou réaliser des parades spéciales. Chaque option a son utilité et doit être utilisée au bon moment.

Sur la map, tu te déplaces librement. Au fil du jeu, tu peux nager, détruire des obstacles et, vers la fin, voler (pas un spoiler, on voit des îles flottantes sur la map). La map elle-même rend hommage aux anciens JRPG comme FF7/8/9, avec une carte globale où des instances sont visibles, et toi, tu t’y balades.

C’EST QUOI LES QUALITÉS ?

Dans la catégorie « + », j’avais envie de juste écrire « Tout le jeu », car c’est vraiment ce que je pense. Les défauts sont tellement mineurs que je me suis demandé si, pour la première fois, j’allais en lister.

Par où commencer ? La direction artistique ? Elle est monstrueuse. Chaque niveau est d’une beauté à couper le souffle. Ce mélange de Paris fantastique des années 1900 et de monde détruit donne un cachet unique, impossible à classer dans un genre précis. Rien ne ressemble à cette DA et à cet univers.

La musique ? C’est l’une des plus grandes OST de jeux vidéo jamais composées. Désolé, cette critique va être redondante, car à part dire que tout est pratiquement parfait, hallucinant, fantastique, éblouissant, je manque de superlatifs pertinents.

Le gameplay ? Peut-être le meilleur système de tour par tour existant, un véritable dépoussiérage du genre. Il prouve que le tour par tour n’est pas réservé aux jeux de niche et peut séduire le grand public. Square Enix, depuis FF13, tente de remplacer le tour par tour dans Final Fantasy pour plaire aux fans de RPG occidentaux ou de FromSoftware, souvent au détriment de l’identité de leur saga.

Sandfall Interactive, eux, arrivent et montrent qu’on peut séduire les fans de jeux modernes et de Souls tout en restant un pur JRPG à l’ancienne. C’est un coup de génie. Ce gameplay est une claque, alliant stratégie (moins hardcore que certains JRPG) et accessibilité ultra-divertissante.

La durée de vie ? Je l’ai fini en 44 heures, sans tout découvrir ni battre les boss optionnels les plus forts. Le contenu de la map se renouvelle constamment.

L’histoire ? Fascinante du début à la fin. Les personnages sont superbement écrits, et le méchant est peut-être l’un des meilleurs, tout simplement parce qu’il a raison, ce qui le rend attachant. Tous les membres de ton équipe – Gustave, Lune, Maelle, Verso, Sciel ou Monoko – sont écrits avec un soin particulier. Tous ont une dimension tragique. Et la fin ? Elle est déchirante, mais ce n’est pas le seul moment poignant du jeu.

Certains ages te donnent des frissons dès les premières minutes, et c’est comme ça tout au long. Chaque rebondissement, chaque réponse aux questions, tout est maîtrisé. Les thèmes abordés sont sombres, mais traités avec subtilité.

Je pourrais ajouter que les combats de boss sont parmi les plus jouissifs depuis Sekiro, que le système de progression est brillamment pensé… Mais au final, ce jeu est trop bon pour être bien décrit. Allez-y, jouez.

C’EST QUOI LES DÉFAUTS ?

Rapidement : les séquences de plateforme (très rares, genre 2 ou 3) ne sont pas adaptées au gameplay des personnages, et il manque quelques options de confort pour l’utilisateur. C’est tout.

C’est juste histoire de dire qu’il y a des défauts, car en vrai, bah, non.

LA RÉCEPTION DU JEU

Le score presse est de 92/100, et celui des joueurs de 9,7/10 (la meilleure note jamais vue).

Dites-vous que même avec une note presque parfaite, certains semblent avoir sous-noté le jeu. En vrai, à part quelques pinailleurs, personne n’a rien à redire. Il a mis tout le monde K.O., pas que moi. Oui, je le dis : c’est le jeu de la décennie.

CONCLUSION

Graphismes : 18/20

Gameplay : 19/20

Histoire : 19/20

Contenu : 18/20

Level Design : 17/20

Game Design : 19/20

Musique : 20/20

Note globale : 19/20 (qui n’est pas une moyenne)

J’étais à deux doigts de donner un 10/10, mon tout premier, mais je me retiens. Ce jeu ne peut pas être le point final du genre ; on peut faire encore mieux, provoquer une véritable révolution, ce que ce jeu n’est pas. Il maximise simplement l’état actuel du genre, pulvérisant tous ses concurrents, mais sans révolutionner. Le 10/10 sera pour un jeu avec toutes ces qualités ET qui révolutionne le genre.

Je vous le conseille vivement. Même s’il est dans le Game , je vous dirais de ne pas y jouer via le Game , mais de l’acheter directement, en démat ou physique. Donnez votre argent à ce studio, ils le méritent.

P.S. : Le jeu n’a aucun bug technique. Il est irréprochable et intouchable sur ce point.

Merci d’avoir lu.