Bien trop dur pour l'époque d'avant la save state. J'aurais sans doute abandonné si j'avais été là à du temps des vieux de la vieille. Après, avec un peu d'acharnement, on découvre une richesse indéniable, dont le challenge fait partie intégrante. La musique s'élève au firmament de la 8bit et les graphismes poussent à son maximum la pauvre NES. Un jeu magnifique et impitoyable, qui exige une abnégation salutaire et une attention de tous les instants. L'esthétique générale est d'une cohérence exemplaire, et fait honneur à la série. Une œuvre qui fait référence au panthéon des e-temps élitistes, et qui pour moi restera synonyme d'un apprentissage douloureux quoique gratifiant. Dracula n'est pas un bellâtre amouraché, c'est une suite infinie de die et de retry qui se succèdent dans le sang et les larmes. Une expérience mystique, dont on ressort fier.
Après, comme je le disais, ça reste un jeu de niche et les habitudes ludiques d'aujourd'hui n'ont rien à voir à ce qu'elles étaient, et nombreux ceux qui seront rebutés par l'austérité du gameplay, quant bien même elle se révèle richissime au fil du temps. Peut-être aussi que certains de ses défauts ont été transformés par l'histoire en qualités et que les retro-gamers se mettent des œillères en portant aux nues les jeux exigeants de la dite "grande époque". Pour autant, c'est une très bonne expérience vidéoludique que la mienne sur ce jeu. J'aime à considérer Castlevania comme la perfection achevée non d'un œuvre, mais d'un style qui prolonge le premier opus et le sublime élégamment. J'aime cette raideur, et j'aime être puni de mes erreurs. Une des rares occasions de ma vie où j'ai aimé me sortir les doigts du ***.
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