J’ai tellement poncé ce jeu que, de mémoire, je savais exactement où cliquer pour rentrer en jeu pile au moment du démarrage de mon gros écran cathodique sous Windows 98.
Une belle histoire d’amour a démarré ce jour-là entre moi, petit garçon de six ans, et les jeux de gestion.
Pourtant, rien n’est parfait dans ce Caesar III :
« Il n’y a rien à faire le soir dans cette cité, pffff… »
« J’ai faaaaaiiiiiimmmmmmm ! »
« Citoyen, cette cité a besoin de plus d’ouvriers. »
« Je ne peux m’exprimer correctement si j’ai le ventre vide, hum. "
« Cette cité est en train de dépérir par manque de main-d’œuvre ! »
« Je me demande vraiment pourquoi je continue de er par ici… Ils ne m’achètent rien, et ne veulent rien me vendre !! »
« Il n’y a plus rien à manger, je n’ai plus rien à vendre ! »
« Ce panier est dix fois trop lourd !!! »
« Il y a plein de gens dans la rue… ils n’ont pas de travail. »
« À bas le gouverneur ! »
« Ce quartier est dangereux ! »
« Je récolte si peu de taxes par ici que j’ai vraiment l’impression de perdre mon temps ! »
« Rrrrh… mes gouverneurs croient que l’argent pousse sur les arbres ! »
Bref, vous l’avez compris : vos citoyens ne seront jamais contents.
Ils auront toujours faim à cause d’une gestion chaotique des fermes et des greniers.
La grosse dame là-bas a décidé qu’elle n’ira jamais poser un fucking pied dans cette maison pour l’alimenter en nourriture, alors qu’elle va chez la voisine sans problème.
Vous manquerez toujours de poteries malgré vos 53 fabriques.
Vos maisons eront sans cesse et sans raison du stade de petite maison à insulae, puis de insulae à petite maison… et rebelote.
Quant à votre cité, elle aura systématiquement besoin de 3 000 ouvriers supplémentaires au bout de dix ans d’existence, à cause d’un système démographique totalement éclaté au sol.
Et pour couronner le tout, vos marchands seront d’une lenteur infinie pour acheminer les marchandises jusqu’aux docks — au point que vous aurez plus de bouchons devant vos docks que sur l’axe Toulouse–Blagnac un mardi à 7h40.
Mais malgré tous ces défauts — nombreux, et inables —
j’aime ce jeu. Je l’aime profondément.