Jouissance de l’instant, béance du désir et négation de soi. Dans le ravage de l’aliénation, trois saisons en enfer pour un rêve brisé.un vrai choc, aussi cinématographique qu’émotionnel. C'est une vraie réflexion sur la nature psychique de l'addiction qui prend le corps en gage. En effet, Le terme addiction est d’étymologie latine, addictus « adonné à qui exprime une appartenance en terme d’esclavage. Ce terme était utilisé en droit romain pour désigner la situation du débiteur qui, incapable de payer ses dettes, se trouvait « adonné » à son créancier. Ce dernier avait alors le droit de disposer entièrement de sa personne comme d’un esclave Il s’agit, en quelque sorte, de la contrainte par corps En vieux français, c’est un terme juridique qui signifie « donner son corps en gage pour une dette impayée ». Dans le film, i l est bien question du corps (corps mutilé, corps affamé, corps maltraité)
Cette descente aux enfers dans la dépendance et l’aliénation est bouleversante (qu’elle soit à l’héroïne, à la TV réalité, au sexe) Qu’importe l’objet, ce qui est en question c’est le manque à vivre, la solitude, la quête illusoire du rêve « américain ». La mise en scène est inventive, à coups de flashes et de rythmes syncopés, avec des effets spéciaux répétitifs et une musique qui traduisent absolument ce cauchemar addictif.