Il faut reconnaître que ce film frise parfois le ridicule, lorsque personne ne semble avoir besoin de recharger son arme pour dézinguer tout ce qui bouge.
Et puis, une petite blessure par balle n'a jamais fait de mal à une mouche, juste un léger problème ager.
Alors, quand arrive Yeo Yann Yann, dans le rôle d'une cheffe de la Triade, avec la précision d'une reine de tragédie, et sa tueuse, Michelle Waterson, silencieuse, échappée d'un manga nocturne, on se dit : là, c'est bon, enfin le film débute.
Deux actrices, chargées d'un regard impitoyable venu d'ailleurs, qui portent en elles la vengeance d'une lame prête à peindre l'atmosphère grise de cette ville d'un rouge sanglant.
Sans oublier, bien sûr, Tom Hardy, qui porte ce film dans le rôle de Walker. Le stéréotype du flic corrompu, aux méthodes plutôt détraquées, qui n'en peut plus de toutes ces sales magouilles avec ce politicien véreux qu'est Laurence Beaumont, joué par le toujours très remarquable Forest Whitaker.
Ainsi, vous me direz : mais pourquoi une telle note, étant donné les excellentes performances d'acteurs et l'engagement saisissant dans les séquences de combat, même si l'histoire n'est pas non plus de ouf ?
Eh bien, sûrement la faute à cette foutue production Netflix, qui cède à cette pulsion absurde d'empiler les morts.
Ravage qui finit par étouffer son propre souffle dramatique, noyant l'impact de son action brutale sous une surenchère de corps, comme si chaque affrontement devait absolument peser plus lourd que le précédent.
J'affectionne les films d'action, mais là, faut pas ab.