Ce film véhicule une idée fausse. Celle qu'un film de braquage géré par des femmes est moins bon qu'un film de braquage géré par des hommes.
La seule vraie idée portée par ce film est qu'un film réalisé par Gary Ross est moins bon qu'un film réalisé par Steven Soderbergh...
Pour faire un bon film de braquage que ce soit avec des meufs ou avec des mecs, il faut que ce soit bien écrit, bien rythmé, bien interprété et qu'à la fin du film on nous dise: "You've been bamboozled!"
Malheureusement, ce film manque de quasiment tout ce qui fait un bon film de braquage. Les personnages sont sans épaisseur ni relief. Il n'y a rien ou presque qui les identifie à l'exception de leur couleur de peau ou d'une couche superficielle, genre: elle c'est une rasta, elle c'est une soccer mom, elle c'est une street-noiche, elle c'est une meuf arty chépère... Et à la limite si ces concepts étaient développés par la suite, ça fonctionnerait mais là c'est laissé à l'état brut, sans travail, sans effort de caractérisation ni de profondeur. En résulte une interprétation quasi inexistante. Le personnage de Cate Blanchett n'a aucune utilité ni saveur, celui d'Helena Bonham Carter manque cruellement de folie et son jeu s'en ressent. Sandra Bullock est une erreur de casting, elle ressemble au cadavre de Mickael Jackson, c'est affreux. Le potentiel de Sarah Paulson est totalement inexploité. Reste Anne Hataway, seul rayon de lumière. Son personnage est le seul à bénéficier d'un peu d'attention de la part des scénaristes et dialoguistes. Du coup, elle est la seule à provoquer des sourires et des sursauts d'attention.
L'intrigue en elle-même est banale et reprend les codes éculés du genre: une arnaque qui ressemble surtout à une vengeance mais qui reste quand même une arnaque. Le problème c'est qu'il y a des incohérences et que la scène de résolution ne donne pas satisfaction à ce sujet. Enfin, la scène finale de chacune des protagonistes manque de la finesse poétique du premier Ocean's Eleven...
Enfin, la mise en scène de Gary Ross est morne, plan-plan, banale, chiante... Là où Steven Soderbergh jouait un côté retro-chic hyper dynamique, Gary Ross a choisi le "rien somnifère" comme parti-pris artistique...
Bref, c'est pas un problème de comparaison braquage de filles, braquage de garçons... C'est juste une question de réalisateur et de scénariste... Pas de bol pour nous, c'est Gary Ross qui endosse les deux rôles...