Dans sa noble quête de mettre un éclairage plus appuyé sur les femmes, Holywood y voit aussi un opération mercantile car au lieu de leur offrir leur propre film, il va souvent prendre une franchise déjà existante dans le but de la féminisé. C'était déjà le cas dans le sympathique mais un peu lourd Ghostbuster et on nous resserre la même soupe avec la saga Ocean's. Après on peut se dire qu'utiliser des franchises qui ont fait leur preuve permet de vraiment donner de l'importance à un casting féminin mais dans le cas des Ocean's, cette trilogie avait déjà commencé à sérieusement s'essouffler. Surtout que au final cela réduit ce casting de femmes qu'à une bande devant se mesurer à ses homologues masculins en tirant des comparaisons inévitables. Et malheureusement, encore une fois celles-ci ne tiennent pas la distance.
Le scénario de cet Ocean's 8 ne fait clairement pas des merveilles, suivant la formule de la franchise scrupuleusement et en ne déviant jamais de son chemin balisé. On a les 3 actes classiques de la préparation de l'équipe, l'exécution du plan et le twist final censé "piéger" le spectateur. Jamais le film n'essaye de bousculer ou de transcender une formule qui a fait ses preuves. Il l'opère juste à la note féminine. Et c'est principalement le problème de ce genre de film qui joue trop souvent la carte féministe pour faire er une paresse de confection évidente. Certes l'intention est louable mais elle serait meilleure si elle n'était pas hypocrite en l'usant comme un argument commercial ou en ce montrant moins factice. Car cela à beau être un film de femmes, il reste dirigé par un homme.
Sur ce point d'ailleurs, Gary Ross ne fait pas des merveilles derrière la caméra se contentant du minimum. La réalisation technique est dénué de personnalité, loin de l'identité visuelle si spécifique de Steven Soderbergh et le tout est englobé dans une mise en scène paresseuse qui cache sa mollesse dans le dynamisme de son montage. Le film reste globalement bien rythmé et on ne voit pas trop les deux heures de film er. Mais l'ensemble manque quand même d'enjeux et on se retrouve face à un braquage ronflant. Surtout que le casting n'est finalement pas si impressionnant que ça. Sandra Bullock n'a pas le charisme nécessaire pour être une chef d'équipe digne de ce nom, surtout que son personnage est un peu trop sous-écrit et réduite à n'être juste que la sœur de Danny Ocean et le reste du cast joue finalement leur propre caricature, Cate Blanchett en tête. Il n'y a que Anne Hathaway pour livrer une performance réjouissante de loufoquerie et à vraiment se mettre en danger. Elle est ici excellente.
Ocean's 8 n'est pas un mauvais film, il se laisse suivre et se montre par moments même assez divertissant. Mais il fait beaucoup trop er sa paresse sous l'argument de son féminisme. Alors certes l'importance de ce casting féminin fait plaisir à voir mais les personnages ne sont pas assez forts et certains actrices mal choisis ce qui fait que ce film possède quand même un sérieux déficit de charisme. Sans parler d'une formule qui était déjà à bout de souffle lors de Ocean's 13 et qui ici sent clairement le périmé.