Je connaissais l’histoire de Roland Perez, pour l’avoir vu en interview sur de nombreux sujets personnels, alors je partais avec un avantage, sachant l’histoire vraie qui se cache derrière ce film, son histoire, celle de son enfance atypique, de sa naissance avec une malformation, le catégorisant immédiatement comme handicapé par le milieu médical, qui n’aura jamais cherché à le soigner. Pourtant, ce dernier-né, ce petit sixième d’une fratrie n’aura pas le destin que tous voulaient lui faire subir, grâce à une mère extraordinaire, une mère qui n’a jamais voulu baisser les bras, qui aura lutté bec et ongles pour que son fils soit pris en charge, pour qu’il puisse guérir, elle aura tout essayé, espéré un miracle, vu des dizaines de médecins, testé des méthodes plus parallèles, pourvu que son souhait le plus cher soit réalisé, que cet enfant chéri ait la vie qu’il mérite, les mêmes chances que tout le monde. Entre croyances, superstitions, prières, médecine, elle aura su soulever des montagnes, traverser les épreuves, affronter les jugements, les regards réprobateurs, ceux qui n’ont jamais cru à un rétablissement, la faisant presque er pour folle ou même pour une mère maltraitante, sa volonté de fer ne peut que forcer notre iration, d’autant plus lorsque les premiers résultats aboutissent, en lui donnant raison. Mais voilà, le revers de la médaille, c’est l’omniprésence de cette mère, envahissante, elle viendra s’ingérer dans tous les domaines de la vie de son fils, le protégeant à l’excès, obtenant les faveurs de ses professeurs pour qu’il puisse reer un examen, ou autre, tout était bon pour lui faciliter la vie, quitte à lui faire un peu honte et il en ira de même pour sa vie amoureuse ou professionnelle. La réalisation de Ken Scott est un petit bijou, plein de lumière, de joie, c’est un bonbon pétillant de bonne humeur, d’espoir, loin de la morosité des sujets abordés, c’est également le reflet d’une époque, de sa musique, de son état d’esprit, c’est une véritable bouffée d’oxygène. Visuellement assez simple, sans extravagance, c’est une atmosphère qui fait toute la différence, alors qu’elle aurait pu se montrer, sombre, nous plongeant dans un certain pathos, c’est finalement une source de résilience et de volonté. En ce qui concerne le scénario, là encore, il n’a rien de complexe, c’est le récit d’une vie, tirée du roman du principal concerné, mais tout son intérêt, réside justement dans cette histoire hors du commun, dans ce récit de vie extraordinaire, qui aurait pu être bien différent dans d’autres circonstances. C’est une succession d’événements, de décisions, qui ont fait le destin de cet homme, façonné par une mère au caractère volcanique, il a d’abord grandi dans son ombre en quelque sorte, même si elle a toujours voulu son bonheur, c’était parfois trop, extrême, à l’image de son amour, mais elle n’a pas pu le protéger du pire, la vie est parfois cruelle et le sort s’acharne, pourtant, encore une fois, le même courage, cette volonté de vivre, coûte que coûte, malgré les épreuves les plus insurmontables. Quant au casting, il est lui aussi extraordinaire, Leïla Bekhti y est absolument bluffante de talents, Jonathan Cohen est d’une crédibilité incroyable dans toutes ses nuances et j’ai adoré retrouver Joséphine Japy.
En bref : Un film bouleversant de tendresse, de sincérité, d’humanité, un condensé de bonne humeur, d’humour, de soleil, de joie, alors que les sujets abordés auraient aisément pu nous faire tomber au cœur d’un récit profondément tragique, mais le combat de cette mère sera fort de résilience, la résilience de toute une vie, malgré les drames, malgré les épreuves, cette force de volonté sera le fil rouge, celui d’une vie aux multiples facettes et de l’amour sous toutes ses formes !
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