“Accords et désaccords”

Astrid Thompson réalise enfin une partie du rêve de son père défunt en réunissant pour la première fois quatre Stradivarius recherchés depuis longtemps. Mais le plus dur reste à faire ; organiser un concert unique sur une composition jamais jouée de Charlie Beaumont, aujourd’hui retiré de la scène.

En plus des tracas techniques, la mécène mélomane devra avant tout gérer ce quatuor hétéroclite comprenant un premier violon à l’égo fortissimo, une gamine douée aux 700 000 « followers », et un duo d’ex qui ne se parle plus. Comment trouver l’harmonie quand plus personne ne s’entend ?

On aurait aimé davantage de surprises dans le scénario programmatique de Grégory Magne qui avait fait preuve d’un peu plus d’originalité dans l’alchimie de ses Parfums. De age, Grégory Montel fait un clin d’œil dans le rôle du prêtre calculateur cédant son église pour l’événement. Ici, les prévisibilités accompagnent des personnages manquant d’épaisseur, même si tous donnent le change un archet entre les mains. L’on apprécie cependant toujours Valérie Donzelli, en mode classique et mineur néanmoins, et Frédéric Pierrot, chef d’orchestre psy en proie au doute, tout droit issu d’En thérapie. Le réalisateur semble surtout intéressé par les instruments qu’il ausculte de l’intérieur dans un joli préambule. A plusieurs reprises, dans les seuls quiproquos amusants du film, est soulignée leur valeur par rapport à ceux et celles qui les manipulent. Pour les oreilles, heureusement que le concerto original se laisse écouter sans déplaisir jusqu’à la fin du générique finale.

(6/10)

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