Cordes sensibles
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Quel beau film que Les Musiciens, récit élégant de la création d’un quatuor commandé à un compositeur par un riche mécène (décédé mais relayé par sa fille) pour faire jouer ensemble deux violons, un alto et un violoncelle du grand luthier Stradivari. Grégory Magne ne prétend pas là à du grand cinéma, comme la musique de Grégoire Hetzel, composée pour l’occasion, ne se veut pas de la musique savante : mais quel bonheur ils donnent dans ce qui s’apparente à une pièce de théâtre filmé mettant en scène une musique et des musiciens-acteurs au travail.
C’est en réalité un film sur l’interprétation : de même que la partition du quatuor ne serait rien sans l’interprétation des musiciens, le film ne serait rien sans l’interprétation d’acteurs qui se laissent visiblement diriger par le réalisateur pour être tous dans le ton et s’effacer au profit du jeu collectif. Un peu le contraire de leurs personnages (les quatre interprètes, le compositeur et l’organisatrice du concert), tous imbus d’eux-mêmes et incapables de regarder ou d’écouter les autres. Or le film montre comment les interprètes du quatuor, malgré les dissonances engendrées par la friction de leurs caractères que tout oppose, parviennent au bout du compte à sonner ensemble musicalement pour réussir à interpréter leur partition élégamment – comme le film, comme les acteurs…
Cette imbrication entre jeu musical, jeu social, jeu théâtral fait une grande partie de la valeur du film, à cet égard beaucoup plus réussi qu’En fanfare d’Emmanuel Courcol, qui voulait aussi interroger comment (dis)sonnent la musique et la vie sociale. Dans Les Musiciens, nous sommes embarqués dans une aventure humaine appréhendée de manière complexe, sans qu’on puisse se dire si la musique est le prétexte à la description du fonctionnement d’un groupe d’individus ou si c’est la vie sociale filmée qui est prétexte à montrer au travail une musique et des musiciens ; c’est que tout se tient, précisément, dans le tissage des vies, des gens et des notes que met en scène ce film, lequel mêle par ailleurs avec talent humour et sensibilité, comme il réunit avec brio du Vivaldi et du Leadbelly.
Créée
le 12 mai 2025
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