Moi qui suis généralement friand de films situés dans le monde politique, je n'ai pas été autant séduit que prévu par "The Last Hurrah", œuvre de fin de carrière pour John Ford, qui adapte un roman de Edwin O’Connor.
Peut-être parce que je ne suis pas un grand connaisseur de l'illustre réalisateur américain (j'ai seulement vu 3-4 films), et que ses gimmicks m'agacent autant qu'ils me charment : par exemple, un personnage de brave couillon dévoué comme Ditto a le don de m'irriter, j'y vois une condescendance désagréable, et je cherche encore l'effet comique escompté.
Je n'ai pas aimé non plus le dernier acte (inattendu, certes) en mode mélo,
durant lequel Spencer Tracy n'en finit pas de rendre son dernier souffle.
Néanmoins, ce film "testamentaire" ne manque pas de qualités, jetant un regard éclairé et sans illusions sur le fonctionnement du microcosme politique (ici à l'échelon municipal). Inspiré du maire de Boston James Michael Curley, le héros vieillissant incarné par Spencer Tracy n'est pas un modèle de vertu, n'hésitant pas à mentir ni pratiquer le clientélisme, mais sans perdre de vue l'intérêt de ses istrés.
Si sa mise en scène apparaît plus statique que dans ses westerns, Ford est toujours capable de très belles idées de cinéma, comme cette scène durant laquelle le héros remonte la fanfare "à contre-courant", encore au premier plan mais pour la dernière fois...
D'autre part, l'interprétation s'avère solide : les amateurs de John Ford croiseront avec plaisir des visages bien connus, comédiens fidèles du réalisateur, à l'image de Pat O'Brien, Basil Rathbone, John Carradine, Willis Bouchey, Jane Darwell et j'en e...
On pourra donc être ému par le sort du héros livrant sa dernière bataille, qui fait écho à la fois au parcours de John Ford et à celui de Spencer Tracy, tous deux en fin de parcours...
Pour ma part, je suis resté un peu à distance, pas tout à fait captivé par le récit de cette campagne, ni convaincu par le ton tragi-comique.