Kitano c'est un sacré numéro. Je l'aime bien. Mais pas forcément tous ses films. Celui-ci est moyen.
Le scénario présente quelques très belles idées, mais manque cruellement de rythme et de conflits. Plusieurs petits moments de vie sont fort plats, fort ennuyeux. C'est dommage que ce soit si inégal. Surtout qu'en soi, c'est intéressant. Je l'aime bien cet estropié qui se reconvertit en peintre du dimanche, conscient de ses lacunes. C'est mignon tout plein aussi cette histoire d'amour. J'ai également apprécié l'humour présent dans ce film : discret mais efficace. Malgré tout cela, c'est trop mou, trop vide. Notons également ce début comprenant flashbacks et flashforwards : c'est bien beau de jouer avec la ligne temporelle, mais ça ne sert absolument à rien à part faire croire que c'est intelligent... De plus cela donne un aspect très décousu à la narration qui s'en remettra très lentement.
D'ailleurs, certains plans contemplatifs sont juste pénibles à regarder. Parce qu'il n'y a rien à contempler. L'image n'est pas très travaillée, le découpage-montage pas toujours ce qu'il y a de plus pertinent (en témoigne ce traveling final inutilement coupé par un dernier plan large du coup en contre-champ). Les acteurs sont bons ; j'aime beaucoup la gueule de Kitano. Les Yakuzas sont marrants aussi. La musique est un peu difficile à er sur la longueur, faut dire c'est extrêmement répétitif.
Bref, un film qui me laisse mitigé : de belles qualités mais un manque de conflits et de tension qui rendent le film trop mou.