Pax Romana commence comme une classique histoire de voyage dans le temps. Un groupe d'homme remonte le cours de l'histoire, un prêtre à leur tête, avec pour mission d'empêcher la naissance de l'islam. Sauf qu'à peine le saut temporel effectué, Hickman envoie balader ce pitch insipide (et légèrement politisé) pour une histoire géniale de son cru. Comme de coutume avec ce prodige des comics, tout commence par une idée, un concept porté par des hommes déterminés.
Forts de leur supériorité technologique, ils engagent un processus de conquête de l'Empire Romain, puis une extension des frontières de ce dernier. Ce n'est ni l'orgueil ni l'avidité qui les anime, leur objectif vise au bien commun, à l'établissement d'une civilisation sans pareille, échappant au piège des religions, aux ténèbres du Moyen-Age, découvrant la science sans processus interminable. Leur connaissance de l'histoire leur permet de lancer ce grand rêve sur un chemin doré, mais bientôt, avançant toujours davantage à l'aveuglette et laissant la division s'installer dans leurs rangs, les premiers pièges les guette. Hickman ne narre pas tout et révèle par cette fin légèrement abrupte le bout du voyage. Peut-être un peu dommage mais celà n'enlève rien à la richesse de l'oeuvre, écrite tel un hybride de receuil pseudo-historique et de comics, abreuvé du style hickmanien, de sa narration pompeuse, de son graphisme aveuglant par sa lumière immaculée, de ses personnages froids et opaques.
Je conseille vraiment, d'autant que cela se dévore en à peine une heure.