Eloge de la page irée en cachette
Druuna a ce drôle de parfum de scandale des BD que l'on feuillette en secret étant adolescent, le coeur battant, en ayant peur de se faire surprendre par un adulte. L'histoire en elle-même, tarabiscotée au possible, semble, au bout d'un moment, uniquement suivre les fantasmes, les doutes et les peurs de l'auteur, monsieur Serpieri, lequel prend un très visible plaisir à mettre en scène sa pulpeuse héroïne dans les situations les plus... *a-hum*... tendues, dirons-nous.
Mais si le scénario ésotérico-érotico-SF peut déplaire, on est abasourdi devant la finesse du trait du maestro. Sous les crayons de Serpieri, Druuna apparaît dans toute la splendeur de ses courbes, et c'est justement le contraste entre cette héroïne pleine (de vice et) de vie avec ce monde sombre, mécanique, incompréhensible et froid qui donne tout le sel de cette BD-culte. Oui, avec "t-e" au bout.
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