L'histoire est intéressante, bien qu'un peu tirée par les cheveux, et c'est ce qui nous fait avancer dans la lecture. Le soucis n'est donc pas le scénario mais plutôt la culture du viol ambiante. Et celle-ci est clairement explicite.
Je comprends que l'on se situe dans un monde hyper dystopique et dangereux, et que le thème du viol puisse être abordé. Sauf qu'ici on se prend une agression sexuelle toutes les 10 pages (et je suis sympa), sous prétexte que ce serait "excitant" pour le lecteur. Et c'est fort dommage parce qu'entre ça et les mièvres rapports amoureux (qui se comptent clairement sur 3 doigts), on a rien. Alors que bon, la sexualité ça reste quand même un champ assez vaste pour ne pas être aussi redondant.
Donc, soyons clairs : il semble fort que le viol soit le kink de l'auteur puisqu'à chaque fois la pauvre victime en vint à adorer ce qu'elle subit. Donc franchement, la morale de base qui ressort de la lecture c'est : les femmes aiment toutes être forcées même si elles disent non. Top.
Au delà de ça, l'héroïne est tout bonnement soumise aux hommes, ne prend aucun choix fort ou qui ait une véritable incidence, et ne fait que d'être trimbalée à droite et à gauche au bon gré de la gente masculine à 90% agressive et violente.
J'en entends au loin crier : "oui mais c'était une autre époque !". Soit. Sauf que le machisme reste le machisme. Et la culture du viol reste la culture du viol. Le "bon côté" de la chose c'est que dans le récit ce n'est pas rendu (trop) glauque et que l'ensemble reste tout à fait lisible. Néanmoins on se prend des coïts forcés et de la masculinité nauséabonde assez régulièrement sans vrai prétexte pour que ça ternisse le reste et que ça m'ait fait m'arrêter au milieu du tome 2 même si je souhaitais connaitre la suite.