Il faut s’y faire : A Silent Voice a une fin. Commencée le 22 janvier 2015, le manga s’est terminé le 28 avril 2016. En un peu plus de 15 mois, il s’en est é des choses dans la vie des personnages de Yoshitoki Oima.
La couverture de ce dernier volume permet d'apprécier le rapprochement entre les deux personnages principaux, leur attitude plus détendue et, surtout, le fait qu'ils affichent tous les deux un vrai sourire. Eu égard à un des thèmes importants de la série (ce n’est pas parce que l’on sourit que tout va bien - il y a des soufs muettes qui vous rongent…) c'est tout sauf anodin. On retrouve aussi un décor scolaire, ce qui permet de boucler la boucle et de contraster cette couverture avec la première.
J'ai été surpris une première fois avec les dessins, parfois un peu brouillons pour les personnages (cf. Shoya dans le chapitre 54) et une seconde avec ce qui arrive aux "croix de Shoya". Sans doute n'est-ce pas là une grande surprise mais j'ai aimé. Les personnages que nous avons suivis ont grandi, le temps e (un peu) et si tout n'est pas parfait, ils apparaissent plus solides, plus sûrs d'eux-mêmes, en condition pour affronter la vie qui les attend.
Le volume confirme, par contre, que, décidément, les hommes adultes sont une plaie (voir le critique du film de Tomohiro ou ce que raconte la maman de Shoya). Souhaitons que Shoya, Tomohiro, Satoshi... deviennent des adultes d'une autre trempe. Le rythme de ce dernier volume est désarçonnant par moments tant on ne sait pas vraiment dans quelle direction on va partir.
Ainsi en voyant les premières pages du tome, je m’étais imaginé que Shoya conserverait des séquelles de son accident, du côté de la parole par exemple, ce qui lui ferait, du coup, utiliser la langue des signes… Mais non, le jeune homme s’est bien remis de son aventure.
Quant à la question amoureuse elle m'a semblé, finalement, secondaire (la faute à un Shoya vraiment long à la détente concernant les sentiments de Shoko ou de Naoka ?), traitée souvent implicitement et par petites touches. Tout m'a semblé jouer quand on lit « Je voudrais que tu m’aides à vivre. » Certes le coup de la bague de Naoka (et la forme d’acceptation que l’on peut y voir) et les toutes dernières pages avec la porte (qui peut symboliser bien des choses) ne sont pas en trop, c'est une manière comme une autre de conclure mais c'est le genre de fin qui m'a laissé sans voix. Ou alors une voix silencieuse… La fin ou le meilleur moment pour que le titre prenne tout son sens ?