Dernière ligne droite et fin de parcours pour Shoko, cette adorable sourde-muette qui nous accompagne depuis presque 1 an et demi. Il est souvent plus difficile de terminer une oeuvre plutôt que de la commencer. Yoshitoki Oima s' en sort bien car l'exercice n'était pas facile. Après avoir tout donné pour l'édifiante réussite du précédent tome, la mangaka apaise son univers pour le grand final. Le premiers tiers du volume reste quand même dans la continuité du réveil de Shoya avant de basculer dans un épilogue jouant la carte de la sérénité et de la rédemption. Beaucoup de lecteurs ont été déçus par la conclusion estimée tronquée et pourtant elle est parfaite. Elle garde une pudeur typiquement japonaise où une tendre tenue de main remplace le traditionnel baiser. Il ne faut pas oublier que c'est par les mains que se traduisent les émotions depuis le début du récit. Naoka, la peste qu'on a aimé tant haïr, se montre finalement la plus touchante dans cette épilogue de fin: sa relation avec Miyoko prend une tournure inattendue au point qu'on a même du mal à y croire.
Si c'est au lecteur d'imaginer l'avenir professionnel des différents personnages, celui de Shoya et Shoko n'est pas compliqué à trouver vu les énormes indices soufflés par la mangaka. A défaut de signer son meilleur travail, cette dernière rend une conclusion pudique et juste sans en faire des tonnes.