Chronique complète sur sonnequipeut.com
The Scholars en impose et déborde d’idées, de son arc narratif à ses revirements structurels, et presque rien sur ces neuf titres ne jure réellement. Du catchy Devereaux, aux écrasantes lamentations d’un Equals (Without a defense I stand / And ask if there’s something left to save / ‘Cause what was the point of these hands / If they could give nothing but pain?) jusqu’au onze minutes protéiformes de Gethsemane : on mange comme il faut. Mais une odeur de vêtement neuf sorti du plastique subsiste. À travers une trame fictionnelle étouffant le lyrisme de Will Toledo, une production un peu trop compressée, quelques longueurs surjouées (Planet Desperation) et surtout un son davantage orienté classic rock un peu guindé, la singularité des précédents albums s’est quelque peu perdue.
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Coincé entre un désir de renouveau et un besoin de rassurer, The Scholars se retrouve, finalement, à naviguer dans un entre deux permanent. Suffisamment safe et soigné pour être apprécié par l’ancienne garde, mais trop boursouflé et old school pour laisser place au talent de Will Toledo, un peu noyé dans son tout narratif et collaboratif, lui qui autrefois menait la barque de son génie. Une phase de transition assurément, qui en dit peu sur la direction future du groupe, mais qui rassure, tant on ne savait plus quoi espérer d’un Car Seat Headrest malmené par la pandémie, tant physiquement qu’artistiquement.