Chronique complète sur sonnequipeut.com
A la recherche de la boucle ultime, dépouillant au maximum l’album de toute forme rythmique, choke enough, dont le titre n’a pas de signification littérale, impose à travers son minimalisme un imaginaire sensoriel immédiat. Il y a quelque chose, dans ces bouts de phrases en décomposition, ces vocalises sous reverb et ces synthés éphémères, de l’ordre de l’obsédant. Tout comme les visuels du clip de obvious, où l’oisif tourne au fascinant. On navigue, d’une pensée furtive, à un moment de vie attrapé au vol, dans l’effluve de textures cotonneuses d’une grande fluidité.
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Comme une fenêtre sur un univers fantaisiste, une parenthèse s’ouvrant au-dessus d’un monde cacophonique en pause – celui du réel comme du numérique – choke enough apaise comme il trouble, cherchant à contrebalancer toujours plus loin la profondeur et vulnérabilité de ses propos introspectifs dans cet horizon sonore enfantin. « And if I choke up now / Oh, will this life grant me the space? / Oxygen’s level down / Or will it bring me face-to-face? », désarçonne Marylou Mayniel d’une voix innocente sur le titre éponyme, dans une quête de sensations et de repères. Une reconnexion avec le réel, quand l’image d’un soi fantasmé finit, inexorablement, par fondre et laisser place aux émotions. On éteint tout, et on respire un grand coup.