Attendu depuis maintenant plusieurs mois officiellement (même si il était prévisible que quelque chose se tramait de toutes façons), How Big, How Blue, How Beautiful était clairement une des sorties pop de ce printemps à ne pas manquer. C'est même un évènement avec une chanteuse de l'envergure de Florence Welch. Et sans doute est-ce l'effet de nouveauté, mais j'ai encore l'impression qu'elle se sure. Enfin j'en sais rien. Donc je m'en excuse d'avance si ma critique fait un peu "groupie"... pour le coup il est vrai que je n'écoute que mon enthousiasme. Mais il faut me comprendre, c'est mon premier "vrai" gros coup de coeur de l'année en fait. Évidemment après j'attendais vraiment beaucoup cet album (son dernier remonte à 2011 quand même) donc ça joue aussi.
Mais putain restons sérieux deux minutes... les faux pas, elle connaît pas. Elle a sa touche, sa puissance vocale, ses productions sans aucune clinquance mais aux rythmes percutants, ses mélodies, et elle se renouvelle sans jamais donner l'impression de partir dans des terrains obscurs et des expérimentations saugrenues. Et vous savez quoi ? Y'a pas d'électro ! Pas de dance ! Pas de synthés surexposés ! Que de la mise en valeur de sa voix, une majorité d'instruments (ou samplers d'instruments je suppose) non-électroniques. Et quand c'est le cas (peut-être que c'est St Jude qu'est la plus notifiable à ce niveau), c'est purement minimaliste et sans aucune surenchère autour (même si c'est loin d'être le morceau que je préfère).
Attention, je ne manquerai pas d'adjectifs : on sent une musique qui s'affiche dans la continuité de ce que proposaient Lungs et Ceremonials, en ce sens elle ne surprendra pas : ambitieuse, naturelle, puissante et riche. La chanson-titre du disque (dont j'ai la flemme de réécrire le nom parce que voilà quoi) est sans doute celle qui représentera le plus tous ces termes à la fois. Je crois que le seul petit truc que j'aurais à dire sur cette piste est que j'aurai apprécié un petit prolongement de la fin avec un apport de rythme pour ajouter une sorte de tension (après ça franchement c'est pas grand chose donc on s'en fout).
Varié, il propose des morceaux pouvant parfois être assez faciles d'accès (Ship To Wreck, What Kind Of Men, Hiding) mais élégants et tout aussi intéressants. Ils valent le détour et peuvent vous porter atteinte du syndrome d'écoute à répétition jusqu'à lassitude (même si c'est triste de faire ça mais bon). J'ai ensuite failli zapper la partie lyrics... bon Florence est assez réputée en tant que songwritter il me semble, ça s'entend que y'a de la recherche sur ce plan. Pas grand chose à dire à ce niveau parce que j'avoue ne pas trop m'y intéresser. Toutefois, on y retrouvera une sensibilité, un côté "à fleur de peau" qui caractérise davantage cet album que les anciens. Et dans mon cas personnel, le did I build this ship to wreck? du refrain de la chanson (presque) éponyme est, je trouve, assez marquant. L'idée du doute quand on est sur le point d'atteindre un objectif, ce genre de choses... ouais, ça me parle, j'aime bien.
Si vous n'avez jamais entrepris d'écouter attentivement son travail, ce nouvel album est parfait pour vous familiariser avec son univers (les premières pistes sont assez faciles d'accès en plus). Pour les habitués, foncez, aucun risque d'être perdu. On retrouve même de la harpe sur Make Up Your Mind, clin d'oeil intéressant à des titres qui en possédaient déjà dans Lungs et Ceremonials (et pas des moindres : Dog Days Are Over, Rabbit Heart, What The Water Gave Me, Spectrum et j'en e) qui, il me semble, en bénéficiaient aussi.
Mes préférées : Ship To Wreck, What Kind Of Men, HBHBHB (dat initiales), Queen Of Peace, Delilah et Hiding. Mention spéciale aussi à Long & Lost et son alliance voix/instru douce et somptueusement entraînante, et Which Witch qui, bien qui semblant n'être qu'une démo, est déjà très bonne et intéressante sur le plan vocal.