Ils sont rares ces groupes dont le meilleur album n'est pas situé entre la première et la troisième production.
Dans le cas des Red Hot Chili Peppers, il y a pourtant clairement débat s'agissant du point de savoir si ce septième album ne serait pas le plus abouti de toute la discographie du groupe.
Un album sorti en 1999 (alors que le groupe s'est formé en 1982) et qui coïncide avec le retour de John Frusciante à la guitare.
Retour salvateur tant l'album précédent (One Hot Minute) s'était révélé efficace mais très oubliable. John Frusciante revient donc et ça s'entend immédiatement en particulier sur le premier single (Scar Tissue) où le guitariste plante plusieurs solo aussi minimalistes qu'inspirés :
Ce sont juste quelques notes bien choisies sans fioritures et encore moins de démonstration technique (vitesse ou effet de jeu) ; john Frusciante a ainsi l'art de faire attendre les notes, de marquer de bref silence en laissant ainsi d'importants moments de respiration à l'auditeur. Ca s'écoute sans effort aucun, ça coule comme du miel sur une pente douce.
Pour le reste, on a un album qui est clairement en deux parties : la première, c'est le début, où les tubes s'enchaînent et la seconde, c'est la fin (le deuxième vinyle), ou les titres sont plus quelconques, ça se relâche clairement.
Au final, le bilan est finalement bon (vous l'avez compris à mon sens le titre "Scar Tissue" vaudrait à lui seul l'achat du disque) mais quand même mitigé/nuancé car le groupe échoue à maintenir le niveau des premiers titres sans non plus varier sa formule puisqu'il n'y a :
Pas de titre instrumental ou audacieux
Pas de titre avec de nouveaux instruments pour varier les plaisirs
Pas de titre à rallonge avec des ponts ou des break bien sentis
En synthèse : un album très efficace et réussi sur sa première partie mais qui s'essouffle ensuite nettement