Le mois d'octobre 1978 a été marqué par les débuts d'Uchuu Senkan Yamato 2 (aka Yamato 2). Une suite très attendue pour une franchise qui a provoqué un véritable boom pour la science-fiction.
Ces 26 nouveaux épisodes ne sont pas la première suite, puisqu'un film le précède : Saraba Uchuu Senkan Yamato Ai no Senshi-tachi. En fait, les deux oeuvres ont été planifiées en parallèle, et il était prévu que la série serait diffusée quelques mois après la sortie en salle du long-métrage, pour poursuivre l'engouement et développer la dernière partie de la saga Yamato.
Dans la réalité, Yamato 2 va diverger de Saraba Uchuu Senkan Yamato Ai no Senshi-tachi, au point rendre cette dernière non-canonique.
Les deux animes suivent la même trame, qui elle-même est une resucée du premier opus. Après les événements d'Uchuu Senkan Yamato, l'équipage reçoit un signal de détresse de la part d'une femme mystérieuse, et part à son secours à travers la galaxie, avant de découvrir que la Terre se trouve en danger face à la menace d'un nouvel empire extraterrestre.
Tout logiquement, Yamato 2 utilise de sa plus longue durée pour approfondir certains points. Ceux qui en profitent le plus sont les antagonistes : l'Empire de la Comète et surtout Dessler qui traverse un arc personnel relativement intéressant. L'équipage du Yamato gagne aussi en interactions et autre moment de fraternité. Cela dit, par rapport au long-métrage, certains moments clés perdent de leur lustre, et les plus nombreuses scènes d'action, nécessaires pour pimenter les épisodes j'imagine, sont souvent justifiés par des tempérament plus têtes brûlées, plus stupides, ... (Saito on pensera à toi). Cela peut donner l'impression que les personnages sont un peu moins matures dans cette itération.
J'ai été surpris de voir que Yamato 2 recyclait aussi peu de séquences du film alors que le déroulement des événements reste relativement similaire durant la première moitié de l'anime. Si, naturellement, la série n'a pas la même finition graphique, elle affiche une qualité tout à fait acceptable, et montre l'évolution des standards de la japanimation depuis le premier Uchuu Senkan Yamato (1974-75).
Outre ces quelques points, cette suite télévisée garde les mêmes qualités du long-métrage, mais les deux oeuvres vont sensiblement différer lors de la dernière partie (à partir de l'épisode 17). On le ressent surtout dans la bataille finale, qui se voulait être un adieu explosif au départ et se transforme dans Yamato 2 en un aurevoir sanglant, psychédelique, et plus optimiste.
Ce nouvel embranchement s'explique en grande partie par l'opposition entre Nishizaki et Matsumoto (voir mon avis sur le film pour plus d'informations). Nishizaki pour sa part souhaitait mettre en avant la qualité héroïque des protagonistes par leur sacrifice, alors que Matsumoto abhorrait cette idée et leur souhaitait une fin plus heureuse. Voilà sans doute pourquoi nous retrouvons deux suites, pourtant proche dans le temps, avec une approche si différente. On pourrait aussi supputer avec un certain cynisme que suite aux profits considérables des longs-métrages, les producteurs ont souhaité créer une histoire plus propice à d'éventuelles suites.
Bien que j'ai préféré le film, plus court, plus dense et plus intense, cette divergence rend la deuxième série canonique, ce qui est un facteur non négligeable à prendre en compte, bien qu'honnêtement la qualité des saisons/films suivants donne parfois le sentiment que les aventures du Yamato auraient peut-être dû s'arrêter là.
Malgré ma partialité, Yamato 2 en tant que tel reste une oeuvre de space-opera qui a beaucoup de mérites, dont le premier est d'être une grande amélioration par rapport à la première saison. En regardant cet anime, je peux amplement comprendre, malgré mes réserves et des défauts apparents, pourquoi il a autant fasciné des générations à son époque.