Steins;Gate, c’est clairement un bijou. Une pépite rare dans le monde de l’animation japonaise. L’histoire est tout simplement magistrale. Le traitement du voyage dans le temps, loin des clichés habituels, est ici à la fois intelligent, complexe sans être confus, et surtout émotionnellement fort. C’est une intrigue comme on en voit peu : construite avec soin, évolutive, avec des personnages profonds qui prennent le temps de se révéler. On s’attache, on s’interroge, on flippe, et on finit par être complètement pris dedans.
Mais voilà... malgré toute cette richesse, cette puissance scénaristique, un truc cloche. Et ce truc, c’est la réalisation. Franchement, le réalisateur n’était pas à la hauteur. Il y a un vrai décalage entre la qualité de l’histoire et la manière dont elle est mise en image. Le rythme est bancal, surtout dans la première moitié : c’est long à démarrer. Certaines scènes clés, qui devraient être des claques, tombent à plat à cause d’un manque de mise en scène audacieuse. On dirait qu’on s’est contenté de suivre le script sans jamais essayer de le sublimer visuellement.
Et c’est bien là le problème : Steins;Gate méritait bien mieux. Ce bijou aurait pu briller de mille feux avec une direction artistique plus forte, plus sensible, plus percutante. À plusieurs reprises, j’ai eu l’impression qu’on me racontait une histoire incroyable… avec une voix monotone. C’est frustrant, parce que tout y est : l’émotion, les enjeux, les twists... mais la réalisation reste trop en retrait, presque effacée.
Je lui ai tout de même mis une bonne note, parce que la fin m’a profondément marqué. Elle rattrape beaucoup, avec un enchaînement d’événements qui fonctionne très bien, une tension enfin bien maîtrisée, et une émotion sincère qui prend aux tripes. C’est ce genre de conclusion qui donne envie de pardonner les lenteurs du début.
Mais on ne peut s’empêcher de penser à ce que Steins;Gate aurait pu être, avec un réalisateur plus inspiré. Ce n’est pas qu’il est nul dans l’absolu… mais il n’était tout simplement pas fait pour porter une œuvre aussi dense et précieuse. Dommage. Ce bijou méritait un écrin à sa hauteur.