Histoire de faire patienter les fans avant le finish du troisième épisode de sa prélogie, George Lucas a l'idée de cette courte série (trois saisons de vingt-cinq épisodes allant de trois à douze minutes), qu'il confie aux bons soins de Genndy Tartakovsky, sympathique créateur de Dexter's Laboratory et de Samurai Jack.
Diffusée sur Cartoon Network de 2003 à 2005, Clone Wars va, en très peu de temps, parvenir à réussir là où les trois longs-métrages de Lucas ont échoué: approfondir un univers déjà connu à partir d'aventures aussi palpitantes que formellement au top, en allant directement à l'essentiel. Etonnant pour ce qui n'était à la base qu'un produit télévisuel conçu pour combler les trous.
Ironiquement plus cinématographique que les films qu'elle sert, Clone Wars fonce à toute allure, ne laisse pas toujours le temps de reprendre son souffle, et demandera une certaine connaissance de l'univers Star Wars pour saisir parfaitement les enjeux de l'histoire. Mais condamnée à être courte, elle raconte l'essentiel, à savoir une guerre qui ne sera qu'évoquée dans les longs-métrages officiels et surtout, elle permet d'approfondir la lente chute d'Anakin Skylwalker, à travers notamment une séquence chamanique aussi simple que pertinente.
Si le style graphique cher à Tartakovsky pourra rebuter par son trait très cartoonesque, il permet cependant d'illustrer avec plus de force certains aspects soit sous-exploités dans les films, soit à la limite du ridicule. Ainsi, les Jedis retrouvent enfin une véritable dimension, leur style virevoltant (n'es-ce pas Yoda ?) ant bien mieux en animé qu'en live. La série offre une bonne poignée de séquences spectaculaires et fun, mention particulière à la démonstration de toute puissance de Mace Windu, bien plus badass ici que dans les trois films réunis.
Malgré quelques pointes d'humour pas toujours bien dosées (C-3PO est franchement lourd) et sa nature ingrate de bouche-trou l'empêchant d'aller bien plus loin que le simple spectacle aussi grisant soit-il, Clone Wars est une mini-série à (re)découvrir sans tarder. Une parenthèse ultra-dynamique et iconique à mort, finalement bien plus satisfaisante que la prélogie de George Lucas.