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L'éternité n'existe pas, néanmoins...


J’ai commencé The Shapes of Love un peu par hasard, intriguée par le trailer… et, il faut bien le dire, par un acteur. Puis je vois le tatouage en forme de papillon, le contexte artistique… et là, je tilte : ce ne serait pas un remake de Nevertheless, par hasard ? Eh bien si. Et j’ai failli arrêter net, tant le souvenir du drama original était, disons… mitigé.


Et pourtant, j’ai beaucoup aimé cette version japonaise. L’histoire reste fondamentalement la même, mais elle est racontée avec plus de précision, de cohérence et de justesse. Cette fois, les personnages ne sont pas survolés : on comprend leurs choix, leurs doutes, leurs failles. Chacun suit un vrai parcours, et on les accompagne avec un plaisir inattendu.


Là où cette adaptation réussit brillamment, c’est en corrigeant l’un des plus gros défauts de la version coréenne. Dès le début, on sent que Ren connaît Miu. Son regard, empreint de douceur et de respect, pose les bases d’un lien plus complexe. Il la provoque parfois mais jamais de manière toxique. Ce n’est pas simplement une attirance : c’est déjà une relation ambiguë, mêlant désir et respect mais toujours sincère. Cette subtilité donne une tout autre densité à l’histoire, qui devient bien plus fine et nuancée.


Ce que cette adaptation réussit vraiment bien, c’est de corriger l’un des gros défauts de la version coréenne. Dès le début, on comprend que Ren connaît Miu. Son regard, à la fois tendre et respectueux, annonce une relation plus complexe. Il la provoque parfois, mais sans jamais être toxique. Ce n’est pas juste du désir : il y a aussi de l’estime, de l’attention. Il ne joue pas avec elle, ni avec l’autre fille, avec qui la relation est différente mais tout aussi sincère. Ren est libre, honnête, et c’est cette justesse qui donne au récit toute sa profondeur.


Et cela vaut aussi pour les deux autres couples. Le traitement est soigné, les relations ne sont jamais bâclées. Leurs parcours, liés à leur art mais aussi à leurs blessures, sont bien posés. Ils ont tous leurs attentes, leurs contradictions.


Chacun des trois couples est confronté à des choix qui viennent bousculer leurs certitudes. Qu'attendons-nous finalement d'une relation. Accepter le point de vue de l’autre devient alors un vrai signe de maturité qui mène à une certaine liberté. Ici, personne ne se réfugie dans une relation tiède, confortable mais creuse : ils prennent le risque d’aimer, vraiment. Et ce risque les rend plus dignes.


La narration est aussi mieux construite. L’histoire avance de façon fluide, avec des épisodes bien découpés, comme des petits chapitres pleins d’émotion. Les personnages, eux, choisissent de suivre leur cœur. Ils prennent des risques pour vivre librement, avec sincérité et beaucoup de dignité. Il est logique que la fin reste ouverte : officialiser une relation ne la rend pas plus durable.


Et Ren ? Sa manière de ne pas nommer sa relation avec Miu, que l’on percevait comme un jeu malsain dans la version coréenne, prend ici un tout autre sens. On comprend ses hésitations, ses douleurs, ses blocages. Ryusei Yokohama exprime tout cela avec une intensité contenue, bouleversante. Il est sublime, oui, mais surtout, il est profondément juste. Le reste du casting d'ailleurs livre des performances pleines de sincérité et d'émotion.


Il est logique que la fin reste ouverte : officialiser une relation ne la rend pas plus durable. La série l’assume avec élégance et maturité.

Ajoutons à cela une lumière douce, des cadrages délicats, une direction d’acteurs impeccable. Je dois appartenir à la minorité qui l’ont préféré à la version originale. Mais j'assume car pour moi ce fut une très belle surprise.

9
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le 2 mars 2025

Critique lue 44 fois

AliceJeanis

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