Dès le premier épisode on se mange une petite baffe : Est-ce qu'on regarde une série moderne, un biopic à l'ancienne ou un descendant spirituel de Cocaine Cowboys ?
C'est la magie de la narration de Narcos : Sur une image sublime qui nous montre que filmer en Colombie et non pas sur un fond vert ou dans un désert américano-canadien ça se ressent (mais ça Netflix le savait déjà grâce à Sense8), on nous cale en voix off un narrateur semi-omniscient de documentaire et un rythme qui alterne de scène en scène entre une lenteur angoissée nous montrant toutes les facettes des anti-héros et une action hyper-rapide de cocaïnomane.
On nous dit au milieu de la saison que Dieu a créé le plus beau pays du monde et l'a peuplé de démons. On ne nous ment pas.
Que Pablo Escobar soit un salaud (un salaud humain, un salaud qu'on comprend parfois oui, mais un salaud tout de même) on s'y attendait. Que les agents US ne soient pas tout blanc, on s'y attendait. Que les politiques soient corrompus, on s'y attendait.
Mais que tout le monde, absolument tout le monde, soit une ordure... Et qu'on les comprenne tout de même, ça c'est beau. Ça nous rappelle les Sopranos, où on en vient à aimer et être derrière les "bons" (qui, au final, ne sont guère plus que des "moins mauvais que les autres") même dans leurs moments de faiblesses comme les "mauvais" grâce justement à leurs moments de faiblesses.
Après Narcos on a envie de ne plus utiliser ces termes : "salaud", "ordure", "mauvais". Après Narcos, on comprends qu'à cette période dans ce pays en miettes ils étaient tous autre chose : Des banditos.