Fraise et Dragon Noir se rencontrent dans un jeu vidéo en ligne à l’adolescence. Quand ils décident de se voir en vrai, Dragon Noir (14 ans) déclare sa flamme à Fraise (19 ans), qui le rejette brutalement, choquée par son âge. Quatorze ans plus tard, ils se retrouvent. Soo-jung, ex-Fraise, est devenue une jeune cadre sup’ dans un grand groupe. Et lui, Ban Joo-yeon, alias Dragon Noir, est désormais… son patron. Et fils de chaebol, accessoirement.
Voilà une comédie romantique qui mise sur un point de départ original : la rencontre virtuelle par le jeu vidéo. À moins que ce ne soit pas vraiment le sujet ? La série flirte avec des thématiques intéressantes (fantasme numérique, projections romantiques) mais ne fait qu’en effleurer la surface. D’ailleurs, Diary of a Prosecutor s’y était risqué avec plus de justesse (dans un épisode dont j’ai bien sûr oublié le numéro…).
Alors voilà, comment dire, me voici déçue. J'adore Choi Hyun-wook et sa gouaille. La série avec sa romance moderne née dans l'univers du jeu, avait tout pour me séduire. Malheureusement, la série est noyée dans une succession de scènes publicitaires (tout y e : bonbons, sodas, voitures, restaurants, il ne manque que le grille-pain) remplie de personnages secondaires assez caricaturaux (notamment l'équipe de bureaux). Quant à la grand-mère, sa méchanceté est finalement balayée dans un ultime épisode à l'explication confuse, voire limite. Et l’humiliation violente fondatrice de notre histoire reste finalement sans conséquence. J’aurais volontiers imaginé, à partir de cette scène d’humiliation adolescente, une vengeance pétillante, jubilatoire même. Le plaisir de voir Ju-hyeon comprendre qui elle est, et lui faire ravaler ses mots, avec panache. Mais non. De même, la complexité et la souf liées à la dualité de Joo-yeon sont seulement effleurées. Il étouffe dans son costume trois pièces alors qu’il ne rêve que de couleurs vives et de musique rock. Avec la puissance et la profondeur de jeu de Choi Hyun-wook nous aurions eu droit à des scènes explosives ou intenses. C’est un acteur dont la profondeur et la présence scénique ne peuvent s’accommoder de la fadeur. C’est presque lui faire une injure.
Quant à cette rencontre virtuelle, ce lien tissé à travers le jeu, de la projection romantique, ce thème n’est qu’à peine effleuré. C’est dommage. Encore. Même la question de l’image masculine “je veux qu’elle me voie comme un homme” reste survolée. Heureusement, le couple secondaire l’emporte vraiment sur la romance principale. Im Se-mi et Kwak Si-yang dégagent une vraie complicité, une belle alchimie, palpable, moderne et vraiment attachante. On aurait voulu les voir davantage.
Petit point positif : l’OST. Quelques titres méritent une place dans la playlist (Connect de Riot Kidz, Moonrise de Colde, Whispers to the Night de Sondia, pour ma part).
Le casting, lui, apporte un semblant de nouveauté. Cependant, Choi Hyun-wook, acteur très talentueux et prometteur, semblait avoir tout juste 18 ans. Moon Ga-young, belle et talentueuse, n’arrivait pas non plus à incarner pleinement cette femme de 35 ans, sûre d’elle, brillante. Comme l’a souligné très judicieusement, Kim Kaphwan dans sa critique, il y a un manque de crédibilité dans notre couple principal.
Mais le talent, aussi éclatant soit-il, ne suffit pas à sauver un scénario paresseux.