Si Les Razmoket était une réunion de famille, ce serait celle où les enfants s’échappent de la table des petits pour partir en expédition sous la nappe, pendant que les adultes sont trop occupés à parler pour remarquer qu’ils ont monté une civilisation parallèle dans le salon.
Le concept est simple mais efficace : des bébés qui comprennent le monde à leur manière, et qui transforment la moindre situation banale en quête épique. Tommy le leader charismatique, Charles le trouillard attachant, les jumeaux Phil et Lil, et bien sûr Angelica, la tyran officielle qui aurait mérité un spin-off sur son age à l’âge adulte (et aux thérapies).
La force de Les Razmoket, c’est son regard innocent et délirant sur le quotidien : une descente en toboggan devient un saut dans le vide, un simple chien un monstre de fin de niveau, et une promenade en poussette une véritable mission d’infiltration. L’humour joue autant sur la naïveté des bébés que sur les petites piques bien senties sur les adultes, parfois plus immatures que leurs propres enfants.
Mais soyons honnêtes : les parents sont tous des incompétents notoires. Sérieusement, combien de fois ces gosses se sont-ils échappés sans que personne ne s’en rende compte ? À ce stade, ils méritent d’être étudiés par la science pour leur capacité à infiltrer des endroits interdits avec une tétine et un tournevis en plastique.
Le seul hic de la série, c’est qu’avec le temps, le schéma devient répétitif, et certaines histoires se répètent un peu trop (coucou Angelica qui fait une crasse et finit par pleurer). Et ne parlons même pas de Razbitume, la suite où on les retrouve ados… parce que certains souvenirs d’enfance méritent de rester en enfance.
Au final, Les Razmoket, c’est une madeleine de Proust délirante, une aventure quotidienne où les bébés sont plus audacieux que James Bond, et où la vraie morale est claire : ne jamais sous-estimer un enfant avec une couche et un plan foireux.