Choi Yi Jae trouvait que sa vie était merdique. Mais sa mort, à côté… c’est une toute autre histoire. Parce que La Mort, elle, est non seulement susceptible, mais en plus rancunière.
Ce que veut Yi Jae (interprété par Seo In Guk), c’est simple : un travail, une famille. Une vie normale. Il avait déjà loupé un entretien chez Taekang, encore sous le choc après avoir assisté à la mort brutale d’un homme percuté par un véhicule juste devant lui. Endetté, il vivait de petits boulots. Sept ans plus tard, nouvel espoir : il réussit brillamment un autre entretien… mais découvre dans la foulée qu’il a perdu toutes ses économies. Et comme si cela ne suffisait pas, il surprend sa petite amie rentrer chez elle avec un autre homme. Convaincu qu’elle ne l’aime plus, il rompt. En rentrant chez lui, il découvre qu’il a été expulsé. Trop, c’est trop. N’ayant plus peur de la mort, il choisit d’y mettre fin… et se réveille face à la Faucheuse. Elle l’attend, devant les Portes de l’Enfer. Et elle n’est pas d’humeur. Il croyait que sa vie était un enfer ? Elle va le lui montrer à quoi il ressemble. Pas peur de mourir ? Il va voir. Elle va lui offrir 12 morts. S’il survit à l’une d’elles, il pourra vivre. Sinon… direction l'Enfer. Et pas question de tricher.
Les réincarnations successives de Yi Jae sont choisies avec une ironie mordante par La Mort. Et on pourrait croire que le directeur de casting s’est concerté avec elle… (je plaisante) mais ce casting est d’enfer !
Certains acteurs ressemblent physiquement à Seo In Guk (notamment le bébé ou l’ado joué par Kim Kang Hoon). D’autres, comme Lee Jae Wook ou Lee Do Hyun – ce dernier incarnant le très réussi Jang Geon Woo – adoptent un jeu qui s’accorde parfaitement au style de Seo In Guk. Pas une simple coïncidence : on sent ici un véritable travail de préparation. Contrairement à Code Quantum où le héros voyageait à travers les corps, ici Yi Jae est littéralement dans d'autres corps. Il est donc logique qu’on voie moins Seo In Guk à l’écran… mais on l’entend. Sa voix traverse les épisodes comme un fil conducteur émotionnel. Une vraie performance d’acteur.
Tout est parfaitement maîtrisé : la narration est précise, les détails servent l’histoire, aucun temps mort.
À travers ces multiples existences, Le Jeu de La Mort aborde des thèmes sociaux forts, mais aussi, à travers cet arc narratif de vengeance, une intrigue de crime organisé qui donne un second souffle au récit.
La série délivre un propos quelque peu moralisateur sur l’acceptation des épreuves de la vie et l’importance de s’entourer de ses proches. C’est ce que Yi Jae apprend. Mais ce message oublie que nous n’avons pas tous les mêmes cartes en main (comme ce bébé), ni la même capacité de résilience. Et s’entourer de proches n’est pas toujours possible.
En résumé, Le Jeu de la Mort est une excellente série, brillante dans sa construction et dans son exécution. On lui pardonne volontiers son petit penchant moralisateur.