Même si nous pouvons commencer à sonder la timide chaleur du printemps, certains d’entre-nous ne sommes pas particulièrement pressés de quitter le confort des séries hivernales de 2018. C’est certainement mon cas en ce qui concerne Yuru Camp, un anime relaxant sur le camping qui a su nous fait part des charmes de la saison froide.
Yuru Camp est une série tranches de vie où plusieurs personnages partagent et nous font découvrir un même hobby. Rien de palpitant ou d’original comparé à ses confrères du même genre. L’anime suit comme un bon élève les fondamentaux avec un cadre moderne, innocent, sans drames, pétri de bonnes intentions et tout en LOGF (Ladies only, gentlemen forbidden). L’anime surprend en revanche par sa capacité à apporter une bonne dose épisodique de bien être et de bonne humeur. L’intention est claire dès le premier épisode et ne dévie jamais ni dans ses efforts ni dans son résultat.
Cette réussite est due à une excellente atmosphère, entretenue par des musiques chaleureuses, un rythme délibérément lent et des vues scéniques frappantes. Cet amalgame permet au spectateur de profiter d’une expérience sereine avec la nature par l’entremise de ses personnages.
Ces derniers sont également un point fort de la série, en particulier Rin. Rin est une adolescente ordinaire si on excepte son chignon, corps céleste à part entière, qui aime camper solo. Trop rarement avons-nous droit de suivre une solitaire sans directement tomber dans l’asocial morbide et autres tendances NEET. Non seulement l’anime propose ici une personnalité équilibrée mais plus encore il ne tombe pas dans le développement traditionnel de l’héroine timide amenée à redre le carcan communautaire d’un club scolaire. En effet, bien que Rin côtoie d’autres copines et connaissances de son âge, s’adonnant elles-aussi à ce hobby au sein d’un club dédié, Yuru Camp laisse une place à part pour ses aventures et nous montre qu’il est possible de profiter du camping de différentes manières : seul et tranquillement ou entre amis et de manière plus festive. Cette diversité dans son approche est pour moi ce qui rend la série aussi agréable à regarder sur la durée, et même si les scènes centrées sur Rin restent de loin mes préférées, les autres protagonistes apportent leur lot de fraicheur et leurs petites touches d’humour distinctives.
En ce qui concerne le camping en lui-même, il ne faut pas s’attendre à trouver nos héroïnes aux prises avec un ours sauvage ou une tempête de neige. Au-delà de petites mésaventures qui sentent le vécu, Yuru Camp offre une représentation très reposante et très « propre » de l’activité, une impression renforcée par les installations des campements et le matériel sophistiqué qui tous deux rendent l’expérience finalement très urbaine. Voir ces adolescentes simplement planifier, prospecter et profiter des différents sites est charmant en soi mais on pourra peut-être regretter de voir que l’exploration de la nature soit autant en retrait dans cette oeuvre, contrairement à la nourriture par exemple qui elle est un peu trop omniprésente.
Cela n’empêche pas Yuru Camp d’être un petit coup de coeur. Cette série a été on ne peut plus agréable à suivre et mes craintes de voir Rin forcée à suivre les péripéties d’un club ont laissé place à un plaisir constant et de nombreux moments d’amusement. Plus que tout, Yuru Camp est une occasion simple mais importante de se relaxer devant son écran.