Alors, que vaut ce diptyque ? (Spoilers !)
La saison 1 est la saison des questions, la 2 est celle des réponses.
La première nous montre d’arc en arc comment les vices de nos héros peut provoquer la catastrophe (la paranoïa de Keiichi, la violence de Rena, la rancune du village envers les Hōjō, la cruauté des Sonozaki envers Shion et Satoshi, le manque de détermination du village face à l’oncle de Satoko…).
Ça nous met dans les bottes d’un détective : on assiste à un arc, on voit nos héros en prendre plein la tronche, et on se perd en suppositions qui pourraient expliquer ce qu’on vient de voir (Des fois, on est tentés d’invoquer le surnaturel. Comment Mion a fait pour tuer Keiichi après sa mort ? Comment expliquer la concomitance des morts d’Irie et de Rika avec la catastrophe naturelle qui suit ?)
On rembobine et on recommence. Quelques réponses, encore plus de questions. Une chose est sûre, ce village est maudit par un dieu cruel qui agit par l’entremise de ces redoutables hommes en gris. On se trompe (j’ai cru jusqu’au bout qu’Irie était le vrai méchant) et on patauge, ce qui est parfois trop cool, parfois frustrant, parfois les deux.
Puis la saison 2 étale un rouleau compresseur. Tout est expliqué par le menu, du syndrome jusqu’à la triste enfance de [SPOILER]. Les arcs deviennent plus longs et donc moins denses et moins impactant ; les Yamainu (les hommes en gris) tombent un peu de leur piédestal, mais c’est nécessaire pour le dénouement. Puis grâce à Keiichi, le Lénine de cet univers, Rika parvient enfin à réunir tous nos héros pour le combat final contre le destin.
C’est un peu là que le bât blesse. Dans ce dernier arc, nos héros s’effacent un peu dans le nombre (j’avoue que je me fiche un peu de ce que fait le policier du quatrième arc dans cette histoire) alors que c’est un peu leurs caractères et leurs tares qui constituent le moteur de ce thriller. Je trouve que les personnages de cette saison 2 sont nettement plus faibles, surtout Rena qui mériterait plus (j’exagère, son apparition adulte est très frappante — mais elle méritait quand même plus).
Quant à l’histoire, bien que je l’adore, elle a ses défauts. Au delà des légères zones de flous de la saison 2 (Que savait réellement Irie-sensei ? Quelle autorité [SPOILER] avait réellement sur les Yamainu et Tōkyō ?), je trouve qu’il est difficile d’entrevoir que la catastrophe naturelle du troisième arc est le fruit d’une machination. Et puis la fin du dernière épisode m’interroge ; certes, je suis contre les accidents de bus et la maltraitance des orphelins… mais être orphelin n’excuse pas les tentatives de génocide.
Higurashi m’a donc captivée. Peut-être moins que Madoka, mais certainement plus que Death Note. Hâte de voir les bonus.
Tiens, les couleurs de cheveux de nos héros mis bout-à-bout forment un arc-en-ciel (Keiichi-Rena-Satoko-Mion-Rika-Hanyuu).