J'adore cette série.
J'aime l'uchronie intelligente que nous propose Ronald Moore, et l'écriture complexe et précise qui est déroulée sur la saison.
C'est une série féministe, c'est vrai et c'est une excellente chose. Mais loin d'aller dans un progressisme débridé où les femmes prennent le pouvoir et où tous les obstacles tombent parce qu'elles sont allées sur la Lune, For All Mankind montre avec intelligence le sexisme auquel elles font face à toutes les étapes du chemin. Il n'y a pas de révolution féministe, mais une évolution lente et difficile, dans le contexte respecté de la fin des années 1960 et des années 1970.
Par exemple
dans l'épisode 8, la place des femmes dans le programme spatial est immédiatement remise en question lorsque l'une d'elle se blesse au cours d'une mission lunaire (alors qu'en réalité elle s'est blessée elle-même pour éviter à son coéquipier d'être exclu du programme pour raison psychologique). Il serait inimaginable de remettre en question la place des hommes dans le programme pour les mêmes raisons,
et parce que c'est une situation que l'on connaît - la place des femmes est immédiatement questionnée dans les lieux de pouvoir dès lors qu'une d'entre elle fait une bourde - l'uchronie prend des couleurs réalistes et familière.
Mais il serait réducteur de catégoriser la série uniquement comme féministe. C'est aussi une série à la portée universelle et humaniste. L'exploration spatiale est seulement un prétexte - comme toujours dans les créations de Ronald D. Moore - pour parler de nous, de ce qui nous constitue et ce qui nous lie. L'épisode 8,
au cours duquel un astronaute resté seul sur la Lune apprend la mort par accident de son enfant resté sur Terre,
plus encore que l'épopée spatiale, nous rappelle que les épreuves humaines restent les plus grands défis à relever pour chacun d'entre nous.
For All Mankind indeed.