Faux-Semblants et Vraie Cupidité

Un flic, une journaliste, un chaebol, un procureur, de la drogue et de la corruption. Classique. Mais une vraie réussite.

Voici un thriller sans temps mort, au rythme intense, aux dialogues percutants, aux rebondissements nombreux malgré une intrigue quelque peu complexe. Faut parfois s’accrocher, surtout au début, car les personnages sont nombreux mais c’est vraiment prenant, très prenant.

Jang Jae-Kyeong est un flic de la brigade des stups. Acharné, réservé, ferme, inflexible, aux méthodes frontales mais surtout limites, il est apprécié par ses collègues. Le jour de sa promotion, il reçoit la visite d’un ancien ami de lycée Jun Seo, avec lequel il était brouillé et avait rompu tout . Un soir, après un diner avec son équipe, il est enlevé. Il se réveille 3 jours plus tard dans une station de métro et réalise qu’il a non seulement été drogué mais qu’il est devenu addicte. Plus tard, son ancien ami est retrouvé mort en laissant une somme sympathique. Oh Yoon-Jin, est ancienne amie de lycée de Jae-Kyeong. C’est une journaliste au caractère affirmé, tenace et franche. Flairant un sujet brillant pour son futur article, elle va enquêter sur cette nouvelle drogue circulant dans Anhyeon.

Voilà pour notre point de départ.

L’intrigue est bien construite. Bien qu’elle soit plutôt complexe, elle reste cependant précise. C’est d’une grande maitrise. La scénariste nous balade vraiment. Si à certains moments, on anticipe la suite, en revanche, à d’autres, des rebondissements nous surprennent.

La réalisation est prodigieuse. La caméra est à l’épaule quand l’action l’exige. Certains angles sont utilisés judicieusement (le cadrage sur le pneu et la portière de la voiture dans le 1er épisode par exemple, sans spolier les autres). Les conversations, les échanges houleux sont en plan fixe et large. Et les plans rapprochés ou les très gros plans nous font vivre l’intensité de leurs émotions. L’action succède au repos. Pas forcément au calme. C’est une belle réalisation très dynamique en parfaite osmose avec le scénario.

Les personnages sont très étoffés et tous montrent des aspérités. Ils sont loin d’être parfaits. Et les dialogues percutants les ancrent dans la réalité, leur donnant plus d’épaisseur. Ils sont perfectibles. Ainsi, Jae-kyeong outree ses droits, Yoon-jin a besoin d’argent et d’autres cachent un secret.

Mais pour une histoire pareille, le casting se devait d'être à la hauteur. Et ici, il est de haute volée. Ji Sung est juste magistral, éblouissant. Que ce soit dans les scènes d’action où sa course n’a d’égale que son jeu, à savoir, l’intensité comme dans les scènes posées où ses regards sont froids, déterminés, méprisants, méfiants, abattus ou désaxés mais aussi chaleureux.

Face à lui, Jeon Mi-Do, notre journaliste, partagée entre sa quête de vérité et sa réalité financière est à la hauteur du talent de Ji Sung. Elle est lumineuse et son jeu, tout en naturel et en nuances, donne ainsi beaucoup de chaleur à son personnage qui se révèle d’une grande loyauté ce qui n’était pas acquis au départ.

Enfin, notons également l’interprétation de Kwon Yul dans le rôle de l’ambitieux et cupide procureur. Ses scènes étaient intenses (surtout sur la fin) et il était également excellent. Je ne l’ai pas trop vu dans un 1er rôle mais j’aimerais bien. Enfin, Kyung-nam dans ce fils de chaebol qui recherche la reconnaissance et l’amour de son père m’a également émue.

Comme quoi, une interprétation magistrale, une narration maitrisée, une réalisation dynamique, peuvent faire d’un drama en apparence classique, une belle réussite.