Si Barry était un cours de théâtre, ce serait une masterclass donnée dans une cave, entre deux assassinats, avec un prof qui cite Shakespeare entre deux crises d’angoisse.
Le pitch ? Barry Berkman, tueur à gages un peu paumé, débarque à L.A. pour liquider un type… et tombe accidentellement amoureux du théâtre. Du jour au lendemain, ce vétéran silencieux veut troquer le silencieux de son flingue contre un monologue de Tchekhov. Et spoiler : les deux carrières ne sont pas franchement compatibles.
La série est un grand écart parfait entre le drame existentiel et la comédie noire qui pique.
Un peu comme si les Coen Brothers s’étaient associés avec un prof de yoga cynique pour faire une série HBO où chaque sourire est un masque qui glisse lentement vers la panique.
Bill Hader (a.k.a Barry) est époustouflant de retenue. Il joue le mec tellement vide de l’intérieur qu’il devient touchant, même quand il tue un type dans une salle de bains sans ciller.
À ses côtés ?
– Gene Cousineau, prof de théâtre narcissique mais touchant,
– Fuches, le parrain qui ferait mieux de vendre des tondeuses,
– Et surtout NoHo Hank, le méchant le plus joyeusement absurde de l’histoire des criminels sous-développés musculairement.
Chaque scène avec lui est un mini chef-d’œuvre d’humour improbable et de détresse mafieuse pastel.
La mise en scène est chirurgicale, froide mais drôle, absurde mais tragique.
Chaque épisode te laisse à la fois :
– Éclaté de rire (jaune),
– Pris d’angoisse,
– Et un peu triste d’avoir ri juste avant que quelqu’un se fasse descendre dans un ralenti bien stylé.
Mais attention, Barry, c’est pas juste “Dexter veut jouer dans Cats”.
C’est une réflexion sur la violence, le mensonge à soi-même, l’égo artistique et la possibilité (ou pas) de rédemption dans un monde où tout est performance.
Et parfois, le show en fait trop — mais il le fait bien.
Au final, Barry, c’est une série qui t’attrape par la nuque avec un flingue et te demande si tu veux être aimé… ou juste oublié.
Un thriller absurde en quête de sens, à la fois ultra-violent et ultra-humain.
Bref : du Shakespeare, mais avec une cagoule.