Mais faîtes que le ciel lui tombe sur la tête !...

... A cet idiot de masqué qui va encore blasphémer.

En effet, je vais sans doute pas me faire beaucoup d'amis sur ce coup là. Mais perso, je ne comprendrai jamais le totem d'immunité dont jouit Alain Chabat dès lors qu'il touche à Astérix.

Car je déteste au plus haut point Mission Cléopâtre, qui ne porte d'Astérix que le nom, tellement le film tourne au one man show de copains de colo et à la compilation nombriliste et auto-satisfaite de l'humour made in Canal +, qui ne présente finalement que très peu d'atomes crochus avec l'univers de Goscinny et Uderzo.

Mais sans doute ne suis-je qu'un crétin, dès lors qu'au même titre que le désolant OSS 117, Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre a été porté au pinacle de la comédie française moderne, à mon grand désarroi.

Revoir l'irréductible village gaulois sous le format animation sur Netflix garantissait au moins de ne pas revoir les "performances" en totale roue libre orchestrées par ses soins. Et puis, le très bon souvenir laissé par Le Domaine des Dieux et Le Secret de la Potion Magique était convoqué par les premières images, très voisines dans leur rendu rond et coloré.

Sauf que dès le premier épisode, la curiosité retombe comme un soufflé. Parce que tout d'abord, Chabat décide de rompre le charme en montrant sa vision de la jeunesse des héros gaulois dont, franchement, je n'avais pas grand chose à faire. Cédant à la manie très actuelle de tout montrer, de tout expliquer, et de ne plus rien laisser à l'imagination.

Et puis franchement, auriez-vous rêvé d'un petit Obélix harcelé par un petit con du village voisin, annihilant au age une bonne partie de la présence du personnage ?

Le reste de l'aventure se suit quant à elle sans déplaisir, mais sans enthousiasme non plus. Car les calembours les plus pauvres sont malheureusement de la partie (homard et fraise... Mon dieu !), tout comme une certaine paresse d'écriture reprenant à l'identique l'argument de Astérix et le Coup du Menhir, histoire sans doute d'étoffer l'intrigue. Et ne parlons pas de certaines reprises musicales révoltantes et totalement à côté de la plaque, allant jusqu'à mettre en scène Panoramix sur du Shaggy. Pitié !

Si l'aspect graphique rappelle de prime abord quelques bons souvenirs, s'attarder un petit peu dessus fera déplorer le fait que l'animation n'est pas aussi top, tout comme les couleurs et certains décors, qui feront tout simplement regretter ceux de 2014 et 2018, soit la période où Alexandre Astier et Louis Clichy avaient imprimé leur patte plus respectueuse sur l'univers.

Mais le pire, dans l'affaire, si vous voulez mon avis, c'est ce doublage faiblard et finalement transparent, qui fait que l'on a grand peine à retrouver le caractère de nos Gaulois. Tandis que la prestation d'Alain Chabat semble tout simplement éteinte, et que Gilles Lellouche se contente d'un minimum syndical, c'est Panoramix qui perd le plus, avec un Thierry Lhermitte ressemblant à une terrible erreur de casting, sa voix ne convenant pas du tout à la sagesse maligne du vénérable druide.

Ce doublage déficient s'impose comme le gros point noir d'une entreprise un poil décevante au regard de la précédente version, impeccable, des irréductibles Gaulois menée par un Alexandre Astier que Behind déteste pourtant d'ordinaire.

De quoi confirmer que le ciel doit absolument tomber sur le coin de mon masque de hockey...

Behind_the_Mask, qui n'est pas tombé dedans quand il était petit.