Arrested Development
7.3
Arrested Development

Série Netflix (2003)

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Série, mode d’emploi.

Le nombre de raisons qui font d’Arrested Developpement une série de très haut vol est à peu près celui du nombre d’épisodes. Tentons tout de même d’en discerner quelques-uns.

1. Les comédiens sont tous, sans exceptions, absolument géniaux. Diction, aplomb, finesse du jeu et de la fluidité des échanges, tout est ciselé à la perfection, et au service d’un si grand nombre de conneries qu’on en félicite d’autant plus le professionnalisme (les bêtisiers témoignent de leur difficulté à garder leur sérieux)

2. Les producteurs ont oublié d’ajouter à la bande son des rires enregistrés, pratique normée pour les formats de 20 minutes. Qu’ils en soient remerciés.

3. A la place, ils ont ajouté une voix off. Non seulement elle permet de resserrer encore l’écriture en évitant aux personnages de tout expliquer, mais de par sa tonalité sarcastique et omnisciente, elle pimente le premier récit de commentaires acerbes.

4. La dynamique des épisodes, extraordinairement denses, se fonde sur la gestion de la famille et de tous ses personnages : la structure canonique disperse les délires dans la première partie pour les faire généralement converger vers un final apocalyptique où chaque élément prend sa place dans un puzzle grotesque et absurde.

5. Dans toute série, on a un personnage préféré, celui sur lequel tout semble reposer tant il est original et pivot de toute la force comique du show : ce fut Barney dans HIMYM, Sheldon dans BBT. Dans Arrested Developpement, TOUS les personnages ont cette puissance : pas de remplissage, mais un plaisir continu de naviguer d’un taré à un autre.

6. Les arcs étant aussi loufoques que les personnages, tout est toujours possible quant à l’intrigue : dans ce joyeux effondrement, les twists s’enchainent et se répondent, jusque dans les fausses bandes annonces des épisodes suivants.

7. La qualité croissante des acides consommés au fil des saisons par les scénaristes, vers des sommets de non-sens absolument hilarants.

8. Enfin, garantie finale du plaisir, l’absence assumée de moralité : la famille est un cauchemar qui consiste à er les déviances de chacun et à pourrir les autres des siennes. L’Irak, la drogue, l’homosexualité, la nymphomanie, l’immigration la magie : tout y e, sans soucis de retomber sur les rails d’un discours convenu et lissé.

(je n’ai pas encore vu la saison 4, apparemment moins convaincante)
9
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Créée

le 14 juin 2014

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Sergent_Pepper

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