Des phénomènes étranges se ent simultanément dans les océans du globe, et l'humanité est confrontée à des événements "naturels" qui déconcertent la communauté scientifique. Ici des cétacés qui deviennent agressifs, là la multiplication de coquillages, ailleurs des méduses qui apparaissent massivement, ailleurs encore des crustacés empoisonnés... Le thème principal tourne donc autour de la façon dont l'humanité appréhende un phénomène inédit, global, qui la met en danger et qui se déploie sans explication évidente.
L'idée de départ est franchement stimulante et prometteuse et le scénario est servi par une réalisation plutôt agréable, une photographie soignée (d’ailleurs trop) et des images superbes. Les premiers épisodes s'avèrent donc assez engageants, mais l'affaire ne tardera pas à patiner.
La faute aux dialogues d'abord : maladroits et lourdingues dans un premier temps, ils atteignent assez rapidement le grotesque. Ça devient même geignant et bourré de bons sentiments : les histoires intimes et personnelles des principaux personnages (qu'on imagine greffés pour donner un peu de chair au récit) sont tout à tour insipides et caricaturales. Et le jeu des acteurs se vautre dans ces niaiseries, sans jamais transmettre la moindre émotion.
Au final, la série vrille dans une invraisemblance de laquelle ne surgira jamais aucune tension dramatique. Et le dénouement qui germe à partir du 6ème épisode achève (à tous les sens du terme) un scénario qui aurait pu. L’explication finale vire à la farce et déboule avec sa moraline contemporaine : l’humanité souille la virginité primale de la planète qui ne manquera pas de lui faire expier ses péchés. Depuis Moïse, rien de neuf docteur.
"Abysses", ou comment un plat appétissant finit en indigestion.