Lennon n’était pas un compositeur aussi génial que McCartney, on peut le dire aujourd’hui sans être condamné au bûcher (Harrison était peut-être même meilleur que lui !), mais en agitateur et fauteur de troubles, il se posait là. "I am the Walrus" est sa meilleure chanson – sa préférée à lui, aussi, me semble-t-il, car elle réunit tous les ingrédients qui firent de lui le porte-étendard d’une génération toute entière qui se voulait révolutionnaire : comme la recherche d’un absolu au risque assumé du ridicule, porté par une rage, une conviction totale que le monde pouvait être changé, le tout heureusement équilibré par un sens de l’absurde très britannique.