Et l'homme créa les clones
Si l'intérêt d'un challenge ABC par titre reste discutable, il présente au moins la vertu de nous forcer à plonger dans l'inconnu quand vient le tour des lettres capricieuses. Car les romans en X (ne pas oublier le "en"), ça ne court pas les rues, je ne vous apprends rien ; mais sur la toile aux ramifications infinies, on finit un jour ou l'autre par dénicher un titre sur lequel jeter son dévolu. J'ai décidé de tester X327, premier roman de Johann Isern, psychologue, professeur de karaté, et donc désormais écrivain, - fait-on CV plus baroque ?
Ce n'est pas tant son titre si joliment évocateur et romantique qui mérite le détour, mais bien son sujet, honorablement traité pour un baptême. L'intrigue tourne autour d'un vieil homme, au seuil du trépas en cette année 2040, qui se rappelle ses crimes, commis dans notre présent de lecteur, et qui tente, dans son introspection honnête pour une fois, de finalement mourir en humain. Sur fond de trafic de clones, le roman alterne entre 2010 et 2040, et nous livre peu à peu une vision de plus en plus sombre, et donc intéressante, de notre futur techno-dépendant à l'extrême. Un portrait duquel se dégage ostensiblement un sentiment de tristesse, plutôt bien amené, qui pousse à la réflexion sur les concessions qu'il nous faudra ref pour rester Humain.
Sans être un grand roman, X327 mérite d'être salué pour une première, et nous invite à suivre avec intérêt son auteur en devenir. Carton rouge, par contre, pour l'éditeur, qui a laissé er des coquilles qu'on jurerait mutantes du fait de leur énormité (savourez : "qui avaient-vous vu..." ; "elle l'a laissa..." ; "ce sont-ils parlé..." ; "le major d'homme me montra la chambre" ; "j'eux même droit à..." ; "éclairer ce paysage écossait..." ). Relire un roman de 160 pages n'aurait demandé que quelques heures : un petit effort à fournir, finalement, pour sauver sa crédibilité professionnelle...